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L'Italie, "le Wuhan de l'Europe"

9 mars 2020

De Milan à Venise : face au nouveau coronavirus, l'Italie a décidé de placer un quart de sa population en quarantaine.

Les restaurants de la place Saint-Marc de Venise sont déserts.
Les restaurants de la place Saint-Marc de Venise sont déserts.Image : picture-alliance/dpa/C. Furlan

"Basta piazza!" titre la tageszeitung en nous montrant la photo d'une terrasse de restaurant sur la fameuse place Saint-Marc de Venise. Cette terrasse est remplie de chaises vides et d'un serveur. Il attend désespérément le moindre visiteur. "La décision du gouvernement italien est drastique" et "un choc pour une économie italienne qui était déjà an difficulté et pourtant elle est censée pour sauver des vies." Le journal estime que "chaque mesure qui contribue à ralentir la propagation est actuellement justifiée. Même si elle coûte de l'argent. Car nos économies hautement développées ne sont pas une fin en soi, elles sont là pour le bien de la population."

C'est "le Wuhan de l'Europe", lance la Frankfurter Rundschau, en référence à la région mise en quarantaine en Chine et d'où le nouveau coronavirus serait parti.

"Il est possible que les chiffres élevés de contamination en Italie soient dus au fait que davantage de personnes passent des examens pour détecter le virus." Le quotidien estime également que Rome a raison de prendre des mesures aussi draconiennes. "La crise a atteint un tel niveau que la force du symbole est de plus en plus importante. L'Etat doit agir, il n'a pas d'autre choix. Autrement, il alimente la panique et les incertitudes." La Zeit Online ajoute que "la peur est aussi un virus".

Pas de réponse européenne

L'autre journal de Francfort, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, note cependant à regret qu'il n'existe pas de réponse coordonnée européenne, car on sait que le virus ne s'arrête pas aux frontières. "Même lorsque l'on aura depuis longtemps vaincu l'épidémie, les Etats de l'UE se disputeront encore longtemps comment les uns et les autres auront fait pour se sortir de la crise économique générée par le virus. Rome n'y parviendra pas sans contracter de nouvelles et importantes dettes." L'éditorialiste fait ici le lien entre ce défi sanitaire et la crise des réfugiés. Dans ces moments "chacun ne s'occupe que de soi. Du pays ami de l'autre côté de la frontière devient rapidement un ennemi dont il faut se protéger."

Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine se livrent à une lutte de pouvoir dans la province d'Idleb.Image : Reuters/Kremlin/M. Klimentyev

Voilà qui nous amène en Turquie et en Grèce, où des centaines de milliers de personnes attendent toujours à la frontière aux portes de l'Europe. Pour la Süddeutsche Zeitung, "la Grèce a besoin d'un fort soutien pour réussir à tenir tête à la Turquie dans ce conflit" autour du sort des migrants qui fuient la guerre en Syrie. La présidente de la Commission européenne a qualifié la Grèce "de bouclier", mais "il serait dévastateur que la solidarité de l'UE se limite au renforcement des capacités de défense à ses frontières extérieures."

Car, conclut le journal, "les grenades lacrymogènes que les gardes-frontière grecque ont lancé contre les personnes utilisées par le régime turc comme des armes" pour faire pression sur l'UE, "sont un cadeau pour le maitre de la propagande Erdogan, qui peut s'en servir pour dénoncer une Europe qui n'aurait plus de leçons à donner en matière de droits de l'Homme".