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Littérature

Série littérature : la tradition au bout du conte

Élodie Amen
20 décembre 2021

Notre nouvelle série sur la littérature africaine va vous accompagner jusqu’à la fin de l’année. Ce premier chapitre est consacré aux contes.

La littérature africaine a été récompensée par des prix internationaux à de nombreuses reprises cette année
Image : Yasuyoshi Ciba/AFP/Getty Images

En Afrique, la transmission des valeurs culturelles, dans la plupart des sociétés traditionnelles, se fait encore par l’intermédiaire des soirées de contes. Considéré comme un récit d’aventure imaginaire à vocation didactique, le conte est toujours présenté par les anciens aux plus jeunes, à la tombée de la nuit. S’il met en scène aussi bien des animaux que des humains, le récit s’achève toujours par une leçon de morale. 

"On a grandi avec des contes au clair de lune" (Fati Fousséni)

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Au Togo, la conteuse Fati Fousséni contribue ainsi à transmettre ces valeurs morales qui fondent les sociétés africaines. 
Née à Nadoba, dans la préfecture de la Kéran, au nord-est du Togo, Fati Fousséni est une conteuse professionnelle. Cette maman de deux enfants comptabilise déjà près de 20 ans de carrière.

Transmettre une tradition

Depuis son enfance, la Togolaise a été bercée de contes traditionnels par sa grand-mère. Pour Fati Fousséni, il est tout à fait naturel de transmette à son tour cette tradition :

"J’ai connu toute petite les contes traditionnels. On a grandi au clair de lune où on a écouté beaucoup de contes. Ensuite j’ai rencontré professionnellement le conte au cours d’un atelier organisé par un grand frère qui s’appelle Rogo Fiangor et après j’ai continué à me former."

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Basé sur l’oralité, les contes jouent un rôle fondamental dans la transmission des valeurs socioculturelles d’une génération à l’autre. 
C’est pourquoi dans ses contes, Fati Fousséni aborde des thèmes en relation avec la morale, avec les fondements de la société africaine comme l’obéissance, le respect des engagements, l’hospitalité, la justice, la reconnaissance, l’amour, la solidarité familiale, le respect des anciens et des aînés ou encore la bravoure :

"Je lis beaucoup mais je travaille plus sur les contes traditionnels, c’est-à-dire les contes que j’ai eus au village, des contes que je vais chercher. Je les travaille, je les écris et je les fais lire aux gens. Ils me font leurs retours et je fais sortir mon conte que je dis après. C’est tout un travail derrière."

Contes et musique

Dans le répertoire de Fati Fousséni on retrouve des contes traditionnels en français mais aussi dans plusieurs langues africaines comme le dendi, ditammari, tem, djerma et mina. 
Une inspiration qu’elle puise non seulement dans la tradition africaine orale, mais aussi dans la littérature écrite :

"On dit chez nous que c’est au bout de l’ancienne (corde) que se tisse la nouvelle donc j’aime les contes d’Amadou Hampâté Bâ. Je lis mais je ne les raconte pas. Il y a beaucoup de tradition, de proverbes et j’adore ça. Je lis également tout ce qui passe sous ma main, il y a pleins d’autres livres que je lis."

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Sur scène, Fati Fousséni utilise aussi la musique pour rendre son spectacle plus attrayant. Elle raconte ou dit un conte mais elle chante et joue également d’un instrument de musique appelé "Ahoko", utilisé communément par les femmes baoulés de Côte d’Ivoire.

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