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L'Ituri à nouveau endeuillée par les miliciens

12 juin 2023

Selon les dernières estimations, l’attaque en territoire de Djugu aurait causé la mort d’une quarantaine de personnes, parmi lesquelles 12 femmes et 23 enfants. Plus de 80 cases auraient aussi été brûlées.

RD Congo: des morts après un massacre en Ituri (Photo d'illustration de 2022)
La situation sécuritaire reste préoccupante en Ituri malgré l'état de siège (photo d'illustration)Image : Jorkim Jotham Pituwa/AFP via Getty Images

Le site a été attaqué  par des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codéco), ce matin vers 1h, précise Richard Dheda, responsable de la chefferie de  Bahema Badjere, dans le territoire de Djugu.

Une attaque des Codéco contre une position de l'armée avait déjà occasionné, le 10 juin, la mort de sept personnes, cinq enfants et deux femmes, dans le territoire voisin de Mahagi, toujours en Ituri.

C’est dans le camp de déplacés de Lala que les faits se sont déroulés cette nuit. Selon Richard Dheda, les assaillants sont arrivés en provenance de quatre groupements différents.

"Ils ont fait incursion dans ce site et ils ont massacré plusieurs personnes. Ils ont été tués à coups de machettes, d’autres ont été tués à l’arme à feu et d’autres ont été égorgés. Ils ont même incendié les cases des déplacés," confie Richard Dheda à la Deutsche Welle.

Etat de siège, deux ans plus tard …

En mai 2021, le président Félix Tshisekedi a déclaré l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Cette mesure d’urgence visait à éradiquer les groupes armés qui sont à l’origine de l’instabilité dans l’est du pays.

L’état de siège avait pour ambition d’améliorer la protection des populations civiles mais plus de deux ans plus tard, la situation reste dramatique sur le terrain.

"Notre inquiétude se situe dans le fait que l'Etat congolais, qui est censé protéger la population et ses biens, n’arrive toujours pas à le faire correctement, raconte Dieudonné Lossadhekana, président de la société civile en Ituri. Sur ce site, il y a au moins 8.500 personnes qui vivent. Nous souhaiterions que l'Etat congolais puisse montrer sa puissance et sa capacité face à cette situation.".

"L'Etat congolais, qui est censé protéger la population, n’arrive toujours pas à le faire correctement " (Dieudonné Lossadhekana)

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Protocole d’accord non respecté

Les autorités militaires de la province se veulent pourtant rassurantes et affirment que des actions sont en cours pour mettre la main sur les auteurs de ces crimes.

 

 "En ce qui concerne la situation actuelle dans le site des déplacés, les forces armées de la RDC ont pris des dispositions utiles pour venir à bout de tous les réfractaires de la paix", déclare le lieutenant Jules Ngongo qui précise également que la justice congolaise et la justice internationale documentent ces crimes pour que les auteurs puissent un jour répondre de leurs actes.

Le 1er juin dernier, un protocole d'accord avait été signé entre les différentes milices actives dans la région(FRPI, Codéco, FPIC et Mapi) en vue de déposer les armes et suivre le programme de démobilisation mis en place par le gouvernement congolais.

Pour l'heure, toutes ces milices restent actives dans les différentes zones qu’elles occupent.