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Littérature

Au Tchad, la grande marge de progression du secteur du livre

Blaise Dariustone
17 décembre 2021

Au Tchad, les écrivains rencontrent d’importantes difficultés pour faire éditer et distribuer leurs livres. Ils font aussi face au manque de soutien des pouvoirs publics. 

Les auteurs tchadiens peinent à s'exporter par manque de structure
Image : privat

A l’occasion de la 8e édition du festival littéraire Le Souffle de l’Harmattan qui s'est terminé ce vendredi au Tchad, la DW a voulu faire le point sur les enjeux du secteur de l’édition en Afrique à travers l’exemple tchadien.

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Comme dans d’autres pays africains, les écrivains tchadiens sont confrontés à des problèmes économiques importants dans le secteur de l’édition. Celui-ci souffre d’un manque de moyen financiers et de structures adéquates. Pour le peintre et écrivain Dounya Togyangar, "ailleurs, il y a des écrivains professionnels qui ouvrent leur bureau et y restent pour écrire. Ici, ce n’est pas le cas. Tous ceux qui écrivent, y compris moi, ont une autre activité pour se prendre en charge et ensuite. Lorsque vous avez votre manuscrit, vous avez dû mal à vous faire relire, puis le coût de l’édition est extrêmement élevé. Et lorsque le livre sort, il est vendu cher et les lecteurs y ont difficilement accès."

Non seulement, les livres produits au Tchad sont difficilement accessibles pour les lecteurs à cause de leur prix mais très peu de ces œuvres sont vendues au-delà des frontières du Tchad. Pour Barka Tao, éditeur et écrivain, "les éditeurs, pour se hisser sur le plan international, doivent posséder un site internet. Or vous constatez qu’au Tchad, seules les éditions Toumai possèdent un site internet. Si nous voulons conquérir le monde il va falloir que chaque éditeur puisse disposer d’un site internet pour la vente de ses œuvres. Une personne aux Etats-Unis ne va pas commander la version papier d’un livre ici au Tchad."

Ecoutez le reportage de notre correspondant à N'Djamena

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Concurrence étrangère

Outre les difficultés liées à l’édition et à la circulation des livres, les écrivains tchadiens déplorent la place importante des œuvres littéraires étrangères dans les programmes d’enseignement scolaires et universitaires, au détriment des auteurs nationaux.

"Ce n’est pas du tout normal parce qu’ainsi, les Tchadiens ne valorisent pas ce qui est produit chez eux", estime l’écrivaine Patricia Guedam. "Nous devons mettre aussi en valeur notre culture. Je prie les autorités tchadiennes de mettre nos œuvres aussi dans les programmes scolaires et universitaires."

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Le constat est d’ailleurs le même dans certaines bibliothèques du pays où l’on trouve davantage d’ouvrages étrangers que des productions nationales.