L'ombre de Geert Wilders
11 juin 2010Mais qu'est-ce donc que ce PVV, le parti pour la liberté qui est arrivé en troisième position, derrière les libéraux et les travaillistes, s'interroge la Süddeutsche Zeitung. C'est un parti "anti-islam" qui vit au travers de son seul président, Geert Wilders. Cet homme décide de tout sur tout, il contrôle les candidats et le programme du parti. Pas de réunion, pas de réflexion sur tel ou tel thème et surtout personne pour contester sa toute-puissance. Personne par exemple, pour contester le fait qu'un impôt sur le voile soit une solution judicieuse pour répondre aux problèmes d'immigrations. Geert Wilders met au placard quiconque s'oppose à lui, conclut le journal. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un processus démocratique.
Pour la Neue Osnabrückner Zeitung, il serait tout simplement insupportable de voir sur les bancs du gouvernement un homme qui dirige un soi-disant parti pour la liberté mais pour qui liberté signifie avant tout la lutte contre une prétendue islamisation du pays. Rien n'est joué, affirme cependant le quotidien. Désormais, tous les regards vont se tourner vers Mark Rutte, chef du parti libéral, arrivé en première position aux élections. Celui qui deviendra probablement le prochain Premier ministre des Pays-Bas veut mettre le pays au régime sec - hausse de l'âge du départ à la retraite, coupes dans le système de sécurité social. Avec quelqu'un comme Geert Wilders, mettre une telle politique en oeuvre est pratiquement impossible.
Enfin! s'exclame la Tageszeitung. Le jour tant attendu est arrivé ! 11 juin, 16 heures, Johannesburg. La Coupe du Monde commence! et l'Afrique joue très gros. L'Afrique du Sud notamment, écrit die Welt, ose ce qu'aucun autre pays de ce continent en crise n'a osé faire jusqu'à présent, signe de sa liberté, de sa fierté et de ses espoirs en l'avenir. Rien que pour cela, nous devrions nous réjouir d'être les invités de cette nation. Plus terre à terre, la Märkische Oderzeitung estime que la compétition arrive à point nommé pour le gouvernement allemand. Face aux mauvaises nouvelles quotidiennes, le football représente la meilleure distraction que l'on puisse imaginer, il met les gens de bonne humeur. En 2006, lors de la dernière Coupe du monde, cela avait marcher à merveille. Quatre ans plus tard, il semble que la "WM" - du nom allemand du Mondial - soit de nouveau appelé à faire des miracles.
Auteur: Konstanze von Kotze / Edition: Sandrine Blanchard