L'ONU dénonce un "bain de sang" en Birmanie
16 mars 2021Le bilan humain des manifestations contre le coup de force militaire a considérablement augmenté ces derniers jours.
Malgré les multiples condamnations de la communauté internationale, la junte au pouvoir semble déterminée à reprimer la contestation. Des centaines de personnes seraient portées disparues depuis le coup d'Etat du 1er février, selon l'Onu.
Lors des funérailles de dizaines de manifestants pro-démocratie tués, quelques rassemblements ont été organisés par endroits mais les manifestants étaient peu nombreux, beaucoup de Birmans ayant peur de descendre dans les rues.
La loi martiale instaurée
Des habitants de Hlaing Tharyar, une banlieue industrielle de Rangoun, ont même dû quitter la ville, entassant leurs affaires et leurs animaux de compagnie dans des camions, sur des tuk-tuks ou sur des deux-roues.
Dimanche (14.03), vingt-deux protestataires ont été tués par les forces de l’ordre à Hlaing Tharyar où la loi martiale a été instaurée et dans les cinq autres cantons de Rangoun.
Selon les militaires, désormais, tout manifestant interpellé dans ces zones risque d'être renvoyé devant un tribunal militaire, avec une peine minimale de trois ans de travaux forcés.
Sur le front social...
De nombreux fonctionnaires sont toujours en grève, parlysant de nombreux secteurs économiques. Trente-deux usines dans lesquelles la Chine a investi ont été vandalisées, avec près de 37 millions de dollars de biens détruits, selon Global Times.
Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a mis en garde contre "la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants" qui va rapidement impacter les plus pauvres.
L'opposition ne baisse pas les bras
L'opposition politique s'organise davantage alors que beaucoup de responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND, le parti d’Aung San Suu Kyi) ont été emprisonnés depuis le putsch, dont deux sont morts en détention.
Certains députés, passés pour la plupart dans la clandestinité, ont créé symboliquement un Comité pour représenter l’Assemblée de l’Union (CPRH), l’organe législatif birman. Son vice-président, Mahn Win Khaing Than, a lancé un appel à la résistance contre la "dictature injuste".
>>>>> Les Birmans dans la rue contre le coup d'Etat
Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu a, lui, dénoncé de probables "crimes contre l’humanité" commis par la junte.
Depuis le coup d'Etat du 1er février en Birmanie, les violences contre les populations ne baissent pas d'intensité dans le pays. L'Onu dénonce un "bain de sang" et appelle la communauté internationale à se rassembler en solidarité avec le peuple birman et ses aspirations démocratiques.