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L'ONU inquiète des violences en Birmanie

Sandrine Blanchard | Avec agences
31 mars 2021

Quinze membres du Conseil de sécurité de l'Onu se réunissent aujourd'hui en urgence – et à huis clos – pour évoquer la situation en Birmanie.

Manifestation de soutien au peuple birman depuis Taipeh
Manifestation de soutien au peuple birman depuis TaipehImage : Jose Lopes Amaral/NurPhoto/picture alliance

"Aung San Suu Kyi paraît en bonne santé". Une annonce faite ce matin, après un entretien par visioconférence, par l'avocate de la dirigeante civile de la Birmanie, emprisonnée depuis le coup d'Etat militaire du 1er février.

En attendant, quinze membres du Conseil de sécurité de l'Onu se sont réunis aujourd'hui en urgence – et à huis clos – pour évoquer la situation en Birmanie. Le rapporteur spécial de l'Onu espère "couper les moyens financiers de la junte (…) et renvoyer les responsables des atrocités devant la Cour pénale internationale".

A Mandalay, le 13 mars 2021Image : AP Photo/picture alliance

La mobilisation continue contre la junte

Depuis le putsch, les manifestations sont réprimées dans la violence et plus de 500 civils ont été abattus. 

La brutalité de la répression n'y fait rien, et des centaines de personnes sont, encore aujourd'hui, descendues dans la rue, à Rangoun et dans d'autres villes du pays, pour crier leur mécontentement vis-à-vis des militaires qui se sont emparés du pouvoir.

Mais ces dernières semaines, les autorités n'hésitent pas à recourir à des armes létales pour faire taire les contestataires. Dimanche, plus de cent civils ont ainsi été abattus par les forces de sécurité en une seule journée.

>>> A lire aussi : Le coup d'Etat en Birmanie condamné dans le monde entier

Rébellions ethniques

Les violences ont réactivé les rébellions ethniques qui combattent le gouvernement central depuis l'indépendance de 1948.

Un réfugié birman blessé à la frontière avec la ThailandeImage : Soe Zeya Tun/REUTERS

Dans le nord, plusieurs mouvements rebelles s'en sont pris à des commissariats et une base militaire. L'armée a répliqué par des raids aériens, provoquant la fuite de près de 3.000 personnes vers la Thaïlande voisine, comme en témoigne cette villageoise, Naw Eh Tah : "J'ai pris une balle, je ne pouvais plus marcher, dit-elle, alors je me suis cachée." Sa mère et son père "se sont enfuis dans la jungle. Des blessés légers se cachent encore dans la forêt".

>>> A lire aussi : Le calvaire des Rohingyas du Bangladesh et de Birmanie

Devant cette dégradation de la situation, l'Allemagne appelle ses ressortissants à quitter le pays.

Les Etats-Unis ont déjà rappelé leurs diplomates. Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a condamné les violations des droits de l'homme et appelé à cesser les violences contre les civils.

Antonio Guterres se dit "très inquiet"Image : picture-alliance/ Pacific Press/L. Radin

Des Nations Unies désunies

En début de semaine, Antonio Guterres, a lui aussi appelé à davantage de pressionsinternationales. Le secrétaire général de l'Onu a fait part de son inquiétude : "Il est absolument inacceptable de voir des violences contre des civils à un niveau aussi élevé… autant de personnes tuées et un refus aussi obstiné d'accepter la nécessité de libérer tous les prisonniers politiques et de ramener le pays à une transition démocratique sérieuse."

Et Antonio Guterres d'ajouter : "Le système précédent n'était pas parfait, nous le savons. Mais il n'y a pas de comparaison avec la situation actuelle".

Les Nations unies sont divisées : l'Union européenne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont pris des sanctions, le Japon a suspendu son aide au Myanmar mais la Chine et la Russie continuent d'entretenir des relations avec la junte au pouvoir en Birmanie.

 

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