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L'ONU réduit les effectifs de la Monusco

31 mars 2017

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé pour une année le mandat de la MONUSCO. Le nombre de militaires et de policiers de la force de maintien de la paix a été réduit. Il passe de 19.815 à 16.215 membres.

DR Kongo MONUSCO Mission
Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

L'ONU réduit l'effectif de sa mission en RDC - MP3-Stereo

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La résolution 2348 portant renouvellement du mandat de la MONUSCO, met l’accent sur deux priorités : la protection des civils et la mise en œuvre de l’accord politique global du 31 décembre 2016. Accord qui préconise l’organisation d’élections, notamment  la présidentielle en décembre 2017.  Peu avant le vote, l’Ambassadeur François Delattre, représentant permanent de la France auprès de l’ONU a confié à notre envoyé spécial à New York, Saleh Mwanamilongo ses impressions: 

"L’essentiel, c’est que la composition de la Force va être adaptée en remplaçant certaines troupes par des unités spécialisées, mieux formés pour le contexte congolais. Et cette adaptation va permettre de répondre à notre objectif commun qu’est de rendre la mission plus mobile, plus souple et plus réactive."

La réduction des effectifs inquiète la société civile

Des populations congolaises fuyant les exactions des rebelles du M23 en 2013 à Rutshuru.Image : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

L'annonce de la réduction des effectifs de la MONUSCO n’a pas  été bien accueillie par de nombreux Congolais, précisément dans les régions où la situation sécuritaire est volatile. Ils justifient leurs craintes par le rôle central qu’a joué cette mission de maintien de la paix dans la sécurisation des civils et  lors des différentes élections organisées en RDC. C'est le sentiment exprimé par Révérend Pierrot Yumba, coordonnateur de l'ONG Actions pour le mieux-être et président du collectif des ONG nationales œuvrant au Katanga:

" La sécurité d’abord, elle est fragile pour le moment, compte tenu du problème de Kamwina Nsapu qui dégénère au niveau  de la province de  Lualaba. Le travail qu’a effectué la MONUSCO pour le déplacement de matériels électoraux, c’était génial ".

Pour sa part, Jean Bosco Mwemeri, analyste politique et président du REPRODHOC, le réseau provincial des ONG de droits de l'Homme, à Bukavu, dans le Sud-Kivu,  compte beaucoup sur la MONUSCO a rassurer les paisibles citoyens congolais, meurtris par des cycles infernaux de violences: 

" La rupture désormais qui se fait voir entre les populations à la base et nos autorités politiques démontrent que bientôt, il risque de se passer des choses dramatiques dans ce pays. La MONUSCO avec les casques bleus auront beaucoup de choses à faire pour mettre  les populations en confiance et il faut davantage d’éléments pour essayer d’accompagner ce processus en cours "

La CPI dans les expectatives

C’est dans ce contexte de tension, qu’une marche pacifique de protestation de la CCT, la coalition des Congolais pour la Transition a été interdite à Kisangani, (le chef-lieu de la province de la Tshopo qui était un district de l'ancienne Province Orientale dont il deviendra le chef-lieu), par les forces de l’ordre. Les manifestants voulaient à travers leur marche exprimer leur rejet du maintien au pouvoir de Joseph Kabila. 

Fatou Bensouda, la procureure de la CPI suit avec attention l'évolution de la situation en RDC.Image : picture-alliance/AP Photo/J. Lampen

Par ailleurs,  Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale a appelé  ce vendredi au calme après la série de violences survenues dans les provinces du Kasaï. Surtout après la découverte lundi dernier, des corps de deux experts de l'ONU  au Kasaï-central. Rappelons que la CPI  a  déjà ouvert en 2004 une enquête portant essentiellement sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans l'est de la RDC, précisément dans l'Ituri et dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. Enquête qui a aboutie aux premières condamnations de la Cour pénale internationale.