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TerrorismeIsraël

L'opération de l'armée israélienne à Rafah a débuté

Avec agences | Marco Wolter
7 mai 2024

L'armée israélienne a déployé ses chars dans Rafah, la grande ville au sud de la bande de Gaza. L’Onu dénonce une nouvelle entrave à la livraison d’aide humanitaire.

Des chars au drapeau israélien au point de passage de Rafah
Le secrétaire général de l'ONU a exhorté Israël à "arrêter l'escalade"Image : Israeli Army/AFP

L’objectif reste la destruction du Hamas, a rappelé ce mardi (07.05) le gouvernement israélien, qui considère Rafah comme l’un des derniers bastions de l’organisation terroriste palestinien. Le cabinet de guerre a ainsi ordonné cette invasion à l’unanimité lundi soir. 

La menace de cette opération dans le sud de l’enclave palestinienne planait depuis près de trois mois déjà. Cette-fois, et malgré les fortes réserves émises par les principaux alliés d’Israël, comme les Etats-Unis et l’Allemagne, les chars et des soldats hissant le drapeau israélien ont bien effectué cette percée. Des troupes au sol auraient commencé une "opération ciblée de contre-terrorisme", selon Israël.

Les chancelleries occidentales, et les humanitaires, craignent pour la vie des centaines de milliers de Palestiniens civils déplacés par les bombardements et les combats, et qui vivent en partie dans des villages de tentes le long de la frontière avec l’Egypte, dans des conditions hygiénique et sanitaires désastreuses, et exposés au froid de la nuit dans cette zone désertique. 

Berlin a mis Israël en garde contre une "offensive majeure" à Rafah, appelant à la réouverture des points de passage avec la bande de GazaImage : Israeli Army/AFP

Nouvelles évacuations de déplacés

L'armée israélienne a largué des tracts pour appeler les habitants de Rafah à évacuer vers une zone humanitaire qui se trouve à une dizaine de kilomètres de la ville, le long de la mer, et qui est notamment dotée selon Israël d’hôpitaux de campagne. 

L’Unicef estime toutefois que Rafah est "l’une des dernières bouées de sauvetage pour les civils" et rappelle que la ville abrite le dernier grand hôpital de la bande de Gaza. 

Par ailleurs, l'Onu s'est vue refuser par Israël l'accès au point de passage de Rafah, qui permet d’acheminer de l’aide depuis l’Egypte. Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'Onu, Ocha, déplore également la fermeture du point de passage de Kerem Shalom, “les deux principales artères pour acheminer l'aide à Gaza sont bloquées." Les réserves de carburant, indispensable pour faire tourner les générateurs électriques, ne seraient que d’un jour. 

En novembre 2023, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages en échange de Palestiniens détenus par IsraëlImage : Doaa Al Baz/REUTERS

Une opération qui fragilise les négociations de trêve

Cette percée militaire à Rafah intervient alors que lundi soir encore, des Palestiniens célébraient dans un concert de klaxons l’annonce du Hamas, disant avoir accepté un projet d'accord de trêve présenté par les pays médiateurs. 

Mais cette proposition est "loin des exigences israéliennes", selon le bureau de Benjamin Netanyahu. Les discussions se poursuivent donc au Caire, entre représentants américains, égyptiens, qataris et du Hamas. Israël assure également avoir dépêché ses négociateurs.