L'opposition ivoirienne redoute de nouvelles violences
17 août 2020Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, a annoncé le 6 août qu'il briguerait un troisième mandat lors de la présidentielle d'octobre prochain.
La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l'interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu'elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
"Faisons attention"
La situation se tend de plus en plus à l'approche du scrutin du 31 octobre, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts et vu Alassane Ouattara accéder au pouvoir.
L'opposition et des membres de la société civile avaient appelé à manifester jeudi (13.08.2020) alors que les autorités avaient interdit tout rassemblement pour non-respect "des procédures appropriées".
Au total, cinq personnes sont mortes et plus de 100 blessées, selon des sources sécuritaires, après trois jours de violences liées à l'annonce de la candidature de M. Ouattara.
Danièle Boni Claverie est ancienne ministre ivoirienne et présidente de l’URD, l'Union républicaine pour la démocratie. Pour elle, ces violences ne sont pas surprenantes et la classe politique doit désormais trouver un consensus aux questions électorales. Pour écouter son interview, cliquez sur l'image ci-dessus.