Hier justement, l’Allemagne a décidé l’envoi en Afghanistan de 6 avions Tornados chargés d’effectuer des missions de reconnaissance. Une décision prise en conseil des ministres mais qui doit encore être entérinée par le Bundestag, la chambre basse du Parlement, au mois de mars. Un vote qui semble acquis même si les deux principaux groupes parlementaires, les conservateurs et les sociaux-démocrates, ont choisi de ne pas donner de consigne de vote. Voilà qui montre bien à quel point le sujet divise au sein de la classe politique comme de la population allemande. Tout le monde veut être sûr que les avions ne participeront pas aux combats. Du côté de l’OTAN, on ne comprend pas ces appréhensions. John Colston, le secrétaire général adjoint de l’organisation :

« Ce sera un aspect du débat: il est important que les alliés mettent leurs troupes à disposition sans réserves d'ordre national, de manière à ce que la mission puisse être remplie. »

Par ailleurs l’OTAN reproche à Berlin de vouloir limiter cette mission à six mois, à un moment où elle aurait besoin de renforts pour, selon un haut responsable américain, passer à l'offensive contre les talibans. L’Espagne a d’ores et déjà annoncé qu'elle allait former des unités militaires afghanes et envoyer des drones pour appuyer les troupes de l'Alliance. La Pologne, elle, a commencé à acheminer un millier d'hommes, la Grande-Bretagne devrait en envoyer 800 et les Etats-Unis ont annoncé des renforts de 3000 soldats.

A l’ordre du jour également : le Kosovo où l’OTAN craint des affrontements entre la majorité albanaise et la minorité serbe depuis que l’émissaire de l’ONU Martti Ahtisaari a dévoilé ses propositions pour le futur statut de cette province, proche de l’indépendance. John Colston :

« Nous allons renforcer la responsabilité de l'OTAN pendant cette phase sensible de manière à assurer la stabilité et la sécurité. Et suite à cela nous continuerons à remplir notre rôle après la proposition du président Athisaari. »

La Kfor, la force de l’OTAN au Kosovo, a d’ores et déjà annoncé qu’elle effectuerait des exercices du 18 au 22 février, autrement dit au moment des pourparlers entre Martti Ahtisaari et Belgrade.