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L'Otan soutient la Turquie

Philippe Pognan (avec AFP, DPA)26 juin 2012

L'Alliance atlantique a tenu une réunion d'urgence à Bruxelles à la demande de la Turquie, après la destruction en vol de l'un de ses avions militaires par la Syrie. L'Otan condamne un acte "inacceptable" de Damas.

Le chef de l'Otan Anders Fogh RasmussenImage : Reuters

Ankara a accusé le régime du président Bachar al-Assad, son ancien allié, d'avoir commis un acte "hostile au plus haut point". La Turquie, membre de l'Otan, a invoqué "l'article 4 du traité" de l'Alliance atlantique qui prévoit que tout pays membre peut porter une question à l'attention du Conseil de l'Otan, quand il estime que son intégrité territoriale ou sa sécurité est menacée.

Aucune décision concrète attendue dans l'immédiat

C'est ce qu'assurait une source diplomatique mardi matin (26 juin) avant même le début de la réunion des ambassadeurs des 28 pays membres de l'Alliance, et c'est ce qui s'est passé. Le représentant de la Turquie a avant tout présenté le déroulement de l'incident de vendredi et des échanges depuis entre Ankara et Damas.

Ankara affirme que l'appareil se trouvait dans l'espace aérien international lorsqu'il a été abattu en mer. Et pour couronner le tout, un avion turc de sauvetage en mer a essuyé des tirs syriens alors qu'il menait des recherches pour retrouver les pilotes du F-4 Phantom. Pilotes qui sont toujours portés disparus.

Un "Phantom" F4Image : DPA

Damas a affirmé que le F-4 Phantom turc avait violé vendredi son espace aérien. Selon des experts spécialisés russes cités par l'agence d'État Ria Novosti, l'appareil turc abattu aurait testé la défense antiaérienne syrienne pour le compte de l'Otan. Dans ce cas, le test aurait été concluant et l'efficacité des systèmes russes dont est équipée la Syrie serait incontestable. Faut-il s'attendre à une réaction militaire de la part de la Turquie ou de l'Otan ?

L'option militaire écartée

C'est ce qu'avait déjà affirmé lundi le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Et mardi matin encore, avant même le début de la réunion, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Otan a lui-même déclaré qu' « une intervention militaire étrangère n'est pas la bonne voie pour la Syrie ». Et à la mi-journée, à l'issue de la réunion, il a juste déclaré : « Nous avons discuté de la situation et les Alliés ont exprimé leur fort soutien et leur solidarité avec la Turquie. Et concernant l'évolution de la situation, nous continuerons à la suivre de très près et resterons attentifs à ses développements. »

Le chef de la dipomatie turque Ahmet DavutogluImage : dapd

Tous les experts, comme par exemple Martin Beck, directeur de la fondation allemande Konrad-Adenauer à Amman, en Jordanie, assurent que personne n'est intéressé à une escalade militaire en Syrie, car il est clair que cela déstabiliserait encore plus la région toute entière, notamment le Liban et la Jordanie, mais aussi les régions kurdes en Turquie, ainsi que l'Irak et même Israël.

Les relations entre Damas et Ankara, anciens alliés, se dégradent de jour en jour alors que la Turquie héberge dans le sud plus de 33.000 réfugiés syriens, ainsi que la direction de l'Armée syrienne libre qui combat le régime de Bachar al-Assad. Et une douzaine de généraux syriens déserteurs se sont réfugiés en Turquie.

L'Iran, allié de Damas, a indiqué ce mardi vouloir user de ses "bonnes relations" avec la Turquie et la Syrie pour régler ce dossier, qu'il a qualifié de "très délicat".

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