L'UDPS referme la porte du dialogue en RDC
2 décembre 2015L'UDPS ne se sent "pas concernée" par le dialogue de Joseph Kabila pour des élections "apaisées". Sur le fond, elle demande l'élaboration d'un calendrier électoral réaliste, la mise à jour du fichier électoral et une alternance du pouvoir pacifique. Sur la forme, elle insiste pour une médiation internationale et refuse que le président congolais joue un rôle de premier plan.
La crainte du parti d'Etienne Tshisekedi, l'opposant historique : être piégé dans une manœuvre du pouvoir visant à permettre à Joseph Kabila de rester en poste après la fin de son mandat, alors qu'il ne peut briguer la présidentielle prévue en novembre 2016. C'est justement parce qu'ils redoutent un tel scénario que les autres partis d'opposition avaient d'emblée rejeté le dialogue, et qu'ils menacent aujourd'hui d'organiser des manifestions si la constitution est violée.
Accusation de sabotage
Mercredi, Kinshasa a vivement réagi à la sortie de l'UDPS. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, a accusé le parti de sabotage, de chantage et de nourrir une communication incohérente et semant la confusion. Depuis plus d'un an, Etienne Tshisekedi, 82 ans, réside en Belgique notamment pour des soins. En 2011, dénonçant des fraudes, il s'était proclamé "président élu" et avait toujours refusé de dialoguer avec Joseph Kabila. Résultat, quand l'UDPS a sérieusement considéré une participation au dialogue, des militants ont manifesté à Bruxelles en qualifiant Etienne Tshisekedi de "collabo". Peu après, le parti avait rejeté les pourparlers, avant d'entre-ouvrir la porte à nouveau.
Reste une question : sans l'opposition, le dialogue national inclusif aura-t-il encore un sens et surtout assez d'impact pour garantir l'apaisement ?