1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'UE appelle la Turquie à engager plus de réformes

Aude Gensbittel4 juin 2007

Malgré la crise politique, Ankara poursuit son long chemin vers l’Union Européenne. Après une rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül, le chef de la diplomatie allemande Franck-Walter Steinmeier, le sous-secrétaire portugais aux Affaires étrangères Joao Cravinho et le Commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn ont annoncé l'ouverture de trois nouveaux chapitres des négociations d'adhésion avec la Turquie à la fin du mois. Il y a toutefois une condition : le pays doit engager d’avantage de réformes.

La troïka européenne rencontre les dirigeants turcs à Ankara
La troïka européenne rencontre les dirigeants turcs à AnkaraImage : AP

Elections législatives anticipées au mois de juillet et possible référendum sur l’élection du président au suffrage universel : si la Turquie est actuellement très occupée par des problèmes politiques intérieurs, elle n’en oublie pas pour autant l’un de ses principaux objectifs sur le plan international : adhérer un jour à l’Union Européenne. Ankara a engagé en 2005 des pourparlers d’adhésion, mais jusqu’à présent, seuls deux chapitres de négociations ont été ouverts.

Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier, dont le pays préside actuellement l’Union Européenne, a annoncé à Ankara que trois nouveaux chapitres seraient ouverts à la fin juin. Le commissaire à l’élargissement, Olli Rehn, a toutefois tenu à lancer une mise en garde aux dirigeants turcs : « ce qui compte réellement, c'est le rythme et l'intensité des réformes sur le terrain », a-t-il déclaré. Des réformes qui sont encore nécessaires dans de nombreux domaines, notamment en ce qui concerne les droits de la femme, le droit d'expression, les droits de la presse, ainsi que les droits syndicaux. Un avis que partage le social-démocrate Vural Öger, député européen allemand d’origine turque :

« Qu’une adhésion ait lieu ou non, la Turquie doit en tous les cas rendre l’ensemble de ses lois conformes aux critères européens. De nombreuses lois allant dans ce sens ont été votées, mais leur mise en application est encore difficile. L’Etat turc a encore besoin de réformes compatibles avec une perspective européenne. Ce qu’il y a de bien pour la Turquie, c’est qu’il y a des exemples, des modèles de référence, elle n’a qu’à s’orienter sur la législation de l’Union Européenne, sur les pays membres pour savoir ce qu’elle a à faire. »

Abdullah Gül, le ministre turc des Affaires étrangères, a garanti aux représentants européens que les réformes se poursuivraient, malgré la crise politique. Autre obstacle de taille qui persiste : le difficile dossier chypriote, qui a conduit l'Union Européenne à geler les pourparlers d'adhésion dans huit des 35 chapitres de négociations en décembre 2006. Un problème qui selon Abdullah Gül ne peut se régler qu’au niveau des Nations Unies.