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L’UE conclut à l’absence de fraude dans l’élection malienne

Rodrigue Guézodjè
14 août 2018

Le rapport des observateurs de l'Union européenne indique n'avoir constaté aucune fraude lors du second tour de la présidentielle au Mali. C'est aussi le constat fait par d'autres observateurs internationaux.

Mali Bamako - Wahlhelfer zählen Stimmen
Image : Reuters/L. Gnago

'L’Union européenne appelle les candidats à faire preuve de mesure' - MP3-Stereo

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Si les différentes missions d'observation dans leur rapport concluent le contraire de ce que clame l'opposition, c'est-à-dire la fraude dont serait coupable le pouvoir en place, alors l'opposition va devoir en apporter les preuves. C'est ce qu'estime l'ancien ministre Issa Ndiaye, président de l'association malienne "Forum civique".

"Ces missions d’observation sont positionnées la plupart du temps dans les bureaux de vote, et là effectivement il semble difficile de prouver les affirmations des opposants, notamment par rapport à la question de bourrage d’urnes. Le représentant de la Cédéao a été très clair, il dit qu’aucun observateur n’a contaté nulle part des cas de bourrage d’urnes comme le prétendent les opposants. Peut-être qu’ils ont manqué de vigilance, parce que des affirmations aussi graves, ils auraient dû prendre soin d'en apporter les preuves", observe Issa Ndiaye. 


En revanche, ce qui va négativement marquer ce second tour, c'est l'indifférence des Maliens qui se manifeste par le faible taux de participation. Celui-ci risque d'être largement en dessous du résultat enregistré au premier tour. Kadidja Maiga et le "Mouvement Transformons le Mali" se disent déçus par cette situation. 

"Ce manque d’intérêt s’explique dèjà par ce  désaveu des citoyens par rapport à la chose politique. C’est-à-dire qu’il y a un manque de confiance qui intervient aujourd’hui envers les institutions, et envers l’incapacité des institutions à répondre à leurs besoins", explique-t-elle. 

"Cela fait déjà huit mois que nous travaillons sur l’éveil de la conscience collective pour donc pousser les maliens à être des cotoyens actifs. D’ailleurs nous avons fait notre campagne civique pour inciter les populations à sortir massivement pour aller voter, et c’est vrai que ça nous interpelle beaucoup de savoir que le taux de participation est à moins de 5% qui risqué d’être d’ailleurs le taux le plus faible au Mali", ajoute l'activiste. 

 

Un taux de participation qui pourrait désavantager le vainqueur


Enfin, pour Issa Ndiaye, le faible taux de participation au second tour, s'il est confirmé, pourrait entacher la légitimité du vainqueur de cette élection.

A l'en croire, "cela signifie que dans une situation de crise, on va avoir un president élu avec moins de légitimité".

"Dans tous les cas, ajoute-t-il, cela veut dire que les deux acteurs de la finale du second tour ne sont pas en réalité les représentants légitimes des populations, puisque seule une minorité les aurait élus. En plus, vu la complexité de la situation et la crise, le president élu n’aura pas une légitimité suffisante pour pouvoir affronter les difficultés et prendre des mesures attendues, notamment dans l’exécution des accords d’Alger."

Les résultats provisoires du duel entre le président IBK sortant et son rival Soumaïla Cissé sont attendus vendredi au plus tard. Mais déjà, le porte-parole d'Ibrahim Boubacar Kéita a annoncé cet après-midi que c'est son candidat, selon un décompte provisoire réalisé par son propre camp, qui aurait remporté le second tour du scrutin.

 

Pour écouter l'audio, cliquez sur l'image principale.