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L'UE veut sanctionner la Russie dans l'affaire Navalny

12 octobre 2020

Les chefs de la diplomatie de l'Union européenne ont ouvert la voie à des sanctions ciblant la Russie. D'autres mesures contre le Bélarus sont prévues.

Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne lors d'un point de presse à Bruxelles
Le Conseil européen précisera la teneur exacte des sanctions contre la RussieImage : Olivier Hoslet/picture-alliance/AP Images

La Russie sera bel et bien sanctionnée par l'Union européenne pourl'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) se sont accordés sur ce principe ce lundi (12.10.2020) lors d'une réunion à Luxembourg.

Cet accord politique ouvre la voie à un travail de finalisation d'une liste de personnes à sanctionner, sur la base de propositions de la France et de l'Allemagne. 

Des preuves irréfutables

Alexeï Navalny a été victime d'un empoisonnement par un agent chimique neurotoxique du groupe Novichok Image : Instagram @Navalny/Reuters

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont basé leur décision sur les différents rapports sur l'attaque dont a été victime l'opposant russe Alexeï Navalny. Des rapports ayant tous conclu à l'empoisonnement, malgré les tentatives de démentis de Moscou.

De même, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé qu'Alexeï Navalny a bien été empoisonné par un agent neurotoxique du groupe Novitchok, une substance conçue par la Russie à des fins militaires.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas pense qu'il est désormais "objectivement clair qu'il s'agit d'une violation de la Convention sur les armes chimiques. Cela ne peut pas rester sans conséquences. Voilà pourquoi la France et l'Allemagne ont préparé une proposition consistant à imposer des sanctions à certaines personnes qui ont retenu notre attention à cet égard. Et nous allons en discuter au sein du Conseil et convenir des étapes suivantes".

Lire aussi → Affaire Navalny : le projet Nord Stream 2 menacé

La France et l'Allemagne proposent à leurs partenaires d'actualiser la liste européenne des sanctions, créée pour l'utilisation d'armes chimiques.

De nouveaux noms de personnes et une entreprise russe où est fabriquée le Novitchok devraient ainsi désormais figurer sur cette liste qui compte déjà huit noms et un centre de recherche en Syrie.

Alexandre Lukachenko dans le viseur de l'UE

La police bélarusse a menacé de recourir aux balles réelles pour mater la contestation contre le président contesté Alexandre LoukachenkoImage : Maxim Guchek/BelTA/TASS/dpa/picture-alliance

Les sanctions européennes consistent en une interdiction de visa et le gel des avoirs dans l'UE. La teneur des sanctions doit toutefois encore être précisée.

Dans le dossier bélarusse c'est plus clair en revanche. L'UE veut placer le président contesté Alexandre Loukachenko sur une liste de personnes à sanctionner. Aucune objection n'a été émise sur ce sujet. La décision doit encore être finalisée et publiée au Journal officiel de l'UE pour entrer en vigueur.

Alexandre Loukachenko et des membres de sa famille ainsi que des juges devraient être sanctionnés. .

"En ce qui concerne le Bélarus", explique Gordan Grlic-Radman le ministre croate des Affaires étrangères, "notre message politique est clair. Nous soutenons fermement le peuple bélarusse".

Bruxelles a déjà sanctionné 40 responsables du régime bélarusse, dont le ministre de l'Intérieur et son adjoint, accusés d'être impliqués dans la répression et le truquage de l'élection présidentielle du 9 août dont l'UE ne reconnaît pas le résultat.

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