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L'Union africaine veut "faire taire les armes" en Afrique

Maria Gerth-Nicolescu
10 février 2020

Le 33ème sommet de l'Union africaine s'est ouvert dimanche à Addis-Abeba et s’achève ce lundi (10.02.2020). Le thème de cette année est : "faire taire les armes" sur le continent confronté à plusieurs conflits armés.

Les dirigeants africains souhaitent faire taire les armes sur le continent
Les dirigeants africains souhaitent faire taire les armes sur le continentImage : picture-alliance/AA/Palestinian Prime Ministry Office

"Le sommet devra établir des actions réelles pour faire face au terrorisme" (Cyril Ramaphosa)

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Un déficit de solidarité entre les Etats africains pour combattre le terrorisme : tel a été le regret exprimé par le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Il a plaidé pour un continent uni pour faire face à des défis sécuritaires de plus en plus nombreux.

Au sujet du "terrorisme, les conflits intercommunautaires et les crises pré et post-électorales", Moussa Faki Mahamat a rappelé la variété des problématiques auxquelles l'Afrique doit faire face. Il a souligné que si l'UA a récemment permis de faire avancer la paix en Centrafrique et au Soudan, de nombreux conflits persistent, comme en Libye et au Soudan du Sud. Tandis que d'autres sont nés, notamment au Mozambique et au Cameroun.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat a regretté le manque de solidarité envers les Etats du SahelImage : picture-alliance/AA/M. W. Hailu

C’est pourquoi, le président de la Commission de l’UA a appelé à assortir l'action militaire au combat contre les "causes profondes" des conflits, comme la pauvreté ou l'exclusion.

Depuis le début du siècle, le nombre de conflits armés sur le continent a triplé. Certains, comme en Libye, perdurent depuis des années. Lors de la cérémonie d'ouverture du sommet, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a accusé certains membres de la communauté internationale d'aggraver ce conflit et a réitéré la nécessité d'une solution politique.

Passation des pouvoirs

L’un des temps forts de ce sommet a été la passation des pouvoirs entre le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et le Sud-africain Cyril Ramaphosa. Celui-ci va présider l’Union africaine pendant les douze prochains mois.

"Le sommet que nous allons tenir devra établir des actions réelles, que nous en tant qu'Africains devons prendre pour faire face aux actes de terrorisme qui sévissent dans beaucoup de pays et de régions, comme le Sahel, la Corne de l'Afrique, et qui se propagent aussi dans le sud de l'Afrique", a-t-il déclaré.

L'Egyptien Abdel Fattah al-Sisi remettant le flambeau au Sud-africain, Cyrial RamaphosaImage : AFP/M. Tewelde

Cyril Ramaphosa a aussi dénoncé des guerres par procuration auxquelles se livrent des forces étrangères en Afrique.

"Nous devons aussi faire face aux actions d'autres pays à l'extérieur de notre continent qui mènent des guerres par procuration et nourrissent des conflits sur notre continent", a ajouté le président sud-africain.

Intégration économique

Autre sujet clé du sommet, l'intégration économique. Les chefs d’Etat devraient profiter du sommet pour désigner le premier secrétaire général de la Zlec, la zone de libre-échange continentale, lancée l'an dernier mais qui tarde à être mise en œuvre.

Le nouveau président en exercice de l’UA, Cyril Ramaphosa a confirmé l'orientation de son action, et convoqué un sommet spécial pour le mois de mai en Afrique du Sud, portant sur la résolution des conflits, mais aussi sur la mise en œuvre de la Zlec, la zone de libre-échange continentale.

Crise au Soudan du sud

Le président Cyril Ramaphosa a également rencontré séparément le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar, pour espérer faire avancer le processus de dialogue et de réconciliation au Soudan du Sud.

Le président sud-soudanais Salva Kiir (à droite) serrant la main à son rival, le chef rebelle Riek Machar à Entebbe (Ouganda) en juillet 2018Image : Getty Images/AFP/S. Sadurni

Les deux rivaux se sont rencontré dimanche (09.02.2020) dans le cadre de la médiation de l'organisation est-africaine Igad. Cependant, aucune avancée n'a été enregistrée sur la question cruciale du nombre d'Etats régionaux et le tracé de leurs frontières qui constitue la principale pomme de discorde dans les négociations.