1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

MSF s’inquiète de la pénurie de chloroquine en Afrique

27 mars 2020

Des pays européens ont débuté des essais cliniques pour tester des traitements contre le coronavirus, dont la chloroquine. MSF redoute qu’elle ne soit utilisée avant tout par les pays riches, au détriment de l’Afrique.

Frankreich Marseille | Medizinisches Personal mit Tabletten
Image : Getty Images/AFP/G. Julien

"À Dakar, nous avons un stock de chloroquine pour traiter de malades " (Professeur Moussa Seydi)

This browser does not support the audio element.

Discovery : c’est le nom donné à l’essai clinique européen qui a débuté le lundi 23 mars dernier pour tester plusieurs traitements contre le Covid-19. Quatre traitements et cinq molécules au total seront testés, dont la chloroquine, produit jusque-là utilisé en Afrique pour soigner le paludisme. Une conséquence de cette nouvelle publicité sur ce médicament est que les stocks de chloroquine commencent à diminuer. Or, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) redoute qu’ils ne soient utilisés avant tout par les pays riches, au détriment de l’Afrique. 

En début de semaine, la France a autorisé des essais cliniques utilisant la chloroquine. Quelques jours auparavant, la Chine et d’autres pays africains, dont le Sénégal, en avaient fait de même.

Yap Boum (MSF) : "La chloroquine sera d'abord réservé aux pays riches"

This browser does not support the audio element.

"L'exportation de la chloroquine en dehors de la France devient problématique. Cela veut dire que la priorité pour Sanofi qui produit le Plaquenil (ou hydroxychloroquine) sera probablement l’Europe. C'est un exemple. Comme celui des tests diagnostiques qui ont été validés aux États-Unis. La production sera principalement utilisée aux Etats-Unis. Ce qui met en avant un problème d'accès aux  médicaments, d'accès aux diagnostiques qui sera d'abord réservé aux pays riches", craint Yap Boum, Représentant de Epicentre en Afrique (Epicentre est la branche recherche et épidemiologie de MSF).

Solidarité internationale
Pourtant, ces inquiétudes,  le professeur Moussa Seydi ne les partage pas.

"C'est vrai. Chaque gouvernement doit d'abord soigner sa propre population. Mais je pense qu'il y aura un élan de solidarité internationale. Vous avez vu même les Chinois se déplacer pour partir en Italie et les aider. Il y a aussi des médicaments génériques. Il n'y a pas à ma connaissance de brevets actuellement qui empêcheraient une firme pharmaceutique de produire cette molécule. Donc les gens ont les capacités, si la nécessité s'imposait, de produire cette molécule en quantité", explique le responsable du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar et qui coordonne la prise en charge médicale des malades du Covid 19 au Sénégal.

La Chine a réussi à contenir la propagation du Coronavirus dans la province de WuhanImage : Getty Images/AFP/STR

Stocks suffisants

Le personnel scientifique de l'Institut Pasteur de Dakar effectuant des recherches sur le coronavirus le 3 février 2020 à DakarImage : Getty Images/AFP/Seyllou

En attendant la confirmation de l’efficacité de la chloroquine qui est déjà administrée aux personnes atteintes du coronavirus au Sénégal, le professeur Moussa Seydi semble confiant sur les stocks dans son pays.

"A Dakar, nous avons un stock pour pouvoir traiter un certain nombre de malades. Et parallèlement, le gouvernement a fait les démarches nécessaires pour qu’on puisse bénéficier d’au moins 100.000 traitements", rassure-t-il.

Mais il met en garde contre l’automédication. La chloroquine est en effet contre-indiquée pour les enfants de moins de six ans, les femmes enceintes, celles qui allaitent et les patients atteints de certaines pathologies.

Don en matériel médical

Pour aider certains pays africains à lutter contre le Covid 19, ARISE, société privée africaine, partenaire économique et social du continent a débuté la livraison des fournitures médicales à quatre de ses pays d’opération. Il s’agit du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie et du Togo. Les fournitures médicales qui seront livrées jusqu’au 5 avril (2020) comprennent 7 000 000 de masques, 143 000 tenues de protection, 500 000 paires de gants, 230 000 gels désinfectants de 500ml chacun, 10 000 thermoFlash médicaux, et 25 caméras thermiques.

L’interview de Roselyne Chambrier Chalobah

This browser does not support the audio element.

Le 30 mars dernier, la Côte d’Ivoire a reçu un lot de matériel  d’une valeur totale de 1 milliard de franc CFA composé de deux millions (2 000 000) de masques, cinquante mille (50 000) gels désinfectants de 500ml, trente mille (30 000) tenues de protection, 2 000 thermoFlashs médicaux, cent cinquante mille (150 000) paires de gants, cinq (05) caméras thermiques, cent mille (100 000) tests classiques et cinquante mille (50 000) tests d’urgence. Le matériel a été réceptionné par le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Aka Aouélé en présence de Adama Kamara, conseiller spécial du Premier ministre.

Selon Roselyne Chambrier  Chalobah, Directeur général de ARISE Ivoire, l’initiative vise à fournir  un soutien fort en prévision des besoins médicaux majeurs, en signe de reconnaissance et d’encouragement aux gouvernements et aux partenaires qui se mobilisent contre cette pandémie mondiale.

Il est à rappeler que ARISE est une entreprise au service du développement qui comprend aujourd’hui trois sociétés distinctes : ARISE Integrated Industrial Platforms (IIP), ARISE Ports et Logistics (P-L) et ARISE Infrastructure Services (IS).

Passer la section A la une

A la une

Passer la section Plus d'article de DW