Les restes humains ont été découverts sur les collines de Kitimba, Kalake et Karuli un mois après le retrait du M23 dans la zone. Tous les villages des environs sont maintenant sans occupants, mais certains qui reviennent chercher à manger dans leurs champs, parlent d'un massacre planifié par le M23.

"Nous avons perdu beaucoup de personnes sur ces collines lors du passage du M23. Nos femmes et nos sœurs ont été violées en plein air, et jusque aujourd'hui nous ne pouvons pas retourner dans nos champs car les rebelles avant de se retirer, avaient distribué des armes à leurs alliés qui se sont déguisés en bergers. Ces armes nous mettent mal à l'aise dans nos  pâturages", déplore Mbonagaza Nzibahane notable du village Kalenga..

Femmes et enfants, principales victimes

Les ossements et même des corps en décomposition sont identifiés comme étant en grande partie des femmes et des enfants. Selon Saverina Mukamugema, résidente de la zone : 

"Certains ont été tués alors qu'ils se rendaient au champ, d'autres quand ils allaient chercher de la braise, et ils ont été exécutés".

Elle ajoute : "Ce que nous demandons au gouvernement, c'est de trouver un moyen de les enterrer car ils sont nombreux. Une fois tous ces corps enterrés, nous pourrions reprendre ces chemins et atteindre nos champs sans peur."

La société civile du territoire de Nyiragongo par l'entremise de Mambo Kawaya, son président, évoque un bilan de près de 200 morts recensés sur les collines, et attribue ces crimes aux rebelles du M23. Il estime que les FARDC devraient réoccuper d'urgence toutes les zones abandonnées par les rebelles afin de documenter les crimes commis.

"L'urgence à cette heure serait d'abord de demander à l'armée Congolaise de se déployer sur place, parce qu'une fois cette information va circuler, l'ennemi voudra retourner rapidement dans ses anciennes zones pour enterrer les restes des corps de ces personnes que lui-même avait eu à achever".

Depuis la découverte de ces corps abandonnés le long des sentiers dans le parc des Virunga , aucune réaction n’a été enregistrée tant du côté du gouvernement congolais, que des rebelles du M23.