Les habitants fuient le M23 à Masisi dans l'est de la RDC
6 janvier 2025"Nos points focaux dans les recoins du chef-lieu du territoire de Masisi sont en train de nous envoyer des alertes selon lesquelles les déplacés sont sans assistance", explique Claude Bahati, l'un des responsables du Centre d'études et d'initiatives pour le développement endogène intégral (CEIDEI) dans l'est de la RDC.
Depuis le territoire de Masisi où elle intervient, cette organisation locale constate son impuissance face au calvaire des civils : "Il y a même des citoyens qui sont en train de passer la nuit à la belle étoile par manque d'abri, poursuit Claude Bahati. Ils n'ont pas à manger, et les cas qui inquiètent fort sont ceux des femmes et jeunes filles qui sont exposées à des cas des maladies et des violences sexuelles."
De nombreux habitants de Masisi ont trouvé refuge dans la cité de Minova, dans le Sud-Kivu. Mais certaines zones, en pleine guerre, sont difficiles d'accès. Beni Kabidu, un notable de Minova, rapporte "d'énormes difficultés qui touchent de nombreuses structures sanitaires de la place qui n'ont pas les moyens de procurer des soins de santé de bonne qualité aux malades. L'absence des matériels dans ces structures, est surtout due au manque de chemin d'approvisionnement, car la route qui mène à Goma où ils s'approvisionnent est coupée."
Situation humanitaire "alarmante"
Depuis la semaine dernière, presque toutes les lignes de front ont bougé dans la province du Nord-Kivu.
De nouveaux déplacements de civils sont également signalés dans le territoire de Lubero, où Gentil Kombi, acteur de la société civile, appelle à l'intervention du gouvernement congolais et des organisations humanitaires partenaires.
Pour lui, "la situation humanitaire est très alarmante puisque nous continuons à enregistrer des déplacements des gens. Aujourd'hui par exemple, il y a des populations qui sont venues de Kasuho après avoir constaté des mouvements des rebelles du M23 qui avançaient vers les positions des FARDC. Malheureusement, cette situation semble ne pas pouvoir s'améliorer si tôt car les hostilités continuent entre les FARDC et les RDF qui appuient le M23 dans notre territoire de Lubero."
Selon les Nations unies, plus de cent mille nouveaux déplacés de guerre ont été enregistrés dans la province du Nord-Kivu depuis la mi-décembre 2024.