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Madagascar, l'exception en matière d'élections

Mohamed Diop /Fréjus Quenum
16 octobre 2018

Dans trois semaines, les Malgaches se rendront aux urnes pour choisir leur prochain président parmi 36 candidats. Malgré les batailles féroces, Madagascar fait figure d'exception en matière d'éthique électorale.

Antanarivo, der ehemalige Präsident von Madagaskar, Andry Rajoelina
Image : DW/E.Topona

Le souhait des Malgaches est d'éviter à tout prix une nouvelle crise politique. Pour ce faire, une charte avait été signée à deux mois de la présidentielle. Au-delà du respect des règles de recours, cette charte demande à chaque candidat de s'abstenir de dépenses ostentatoires. Le document régit aussi la concurrence électorale : pas de reproche pouvant nuire à un candidat à la veille du scrutin. Ceci permet au mis en cause de disposer du temps nécessaire pour se défendre.

Par ailleurs, lorsqu'un président en exercice est candidat aux élections, il doit démissionner 60 jours avant le scrutin. Il s'agit en fait d'une vieille doléance de la Société civile malgache, finalement inscrite dans la Constitution. "Le président sortant démissionnaire n'aura plus d'influence donc sur la puissance publique, c'est à dire l'administration",  explique André Rassoul, analyste politique malgache.

Andry Rajoelina, président de Madagascar de 2009 à 2014, de nouveau candidat.Image : Andry Rajoelina

Des contours pas assez dessinés

Mais sur la grande île, certains craignent que ces principes ne soient pas appliqués. Ainsi Bruno Rakoutouarison, le président de la Commission nationale d'Observation des Elections, une structure de la sociéte civile malgache, déplore que la loi ne soit pas plus exigeante en matière de financement de la campagne électorale. "C'est juste matérialiser les fonds, mais en ce qui concerne la provenance et le plafonnement, ce n'est pas inscrit dans le code", précise Rakoutouarison.

L'analyste André Rassoul pointe aussi une faille en ce qui concerne la démission du président-candidat. Il soupçonne Hery Rajaonarimampianina d'être toujours en lien avec son remplaçant, l'ancien président du Sénat Rivo Rakotovao: "Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que l'intérimaire est le président du parti du président démissionnaire", indique Rassoul. "Il y a toujours une certaine alliance entre les deux même si elle est secrète, même si ce n'est pas visible du tout, ça va de soi."

Les désaccords vont bon train

L'ambiance en amont du scrutin est tendue. Au centre, les principales institutions impliquées dans l'organisation. Ainsi, un collectif d'organisations de la société civile demande la démission du président de la Haute cour constitutionnelle, accusée de partialité. Pendant ce temps, un groupe d'une vingtaine de candidats demande un report de six mois, fustigeant l'état actuel des listes électorales. Un autre candidat avait attaqué, devant le Conseil d'Etat, le décret convoquant le corps électoral.

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