À Madagascar, la transition s’organise au Capsat
16 octobre 2025
Dans le couloir d’une vieille bâtisse tout en briques, une vingtaine de personnes attendent, classeurs et ordinateurs à la main. Certaines patientent depuis le matin, tandis que d’autres étaient déjà venues la veille mais sont rentrées bredouilles. Tous affirment vouloir rencontrer les nouvelles autorités pour présenter des propositions pour améliorer leur secteur respectif.
Parmi eux, Andriantsoa Mahefanirina, coordonnateur général du syndicat des opérateurs du secteur minier Sempamakri, estime que ce secteur constitue un levier stratégique. Avec les autres membres du syndicat, il expose les réformes nécessaires pour le secteur minier.
"Nous pensons qu’un amendement du code minier est nécessaire, car il favorise les investisseurs étrangers et les grands exploitants au détriment des petits exploitants qui représentent pourtant la majorité. Cette situation met en péril la décentralisation effective et favorise une répartition inégale des richesses", a-t-il expliqué.
Les jeunes veulent être entendus
Dans la cohue, un attroupement de jeunes se fait remarquer. Certains arborent des t-shirts floqués “Génération Y”, d’autres portent leurs chapeaux de paille, symboles du mouvement des jeunes.
"À l’instar des jeunes de la génération Z, nous avons été sur le terrain depuis le début des manifestations pour dénoncer le manque de considération de la jeunesse et un niveau de vie déplorable. Notre association est composée de technocrates capables de contribuer efficacement à la transition", a déclaré Rakotondrabe Rado, président de l’association Gen XYZ Madagascar qui manifestait son impatience.
Comme la Génération Z, Gen XYZ estime être légitime pour briguer des postes dans le futur gouvernement et autres entités de la transition.
Des rencontres minutées mais parfois prolongées
Le chef d’État accorde généralement cinq minutes d’entretien par entité. Certaines rencontres, cependant, durent plus longtemps, comme celle avec Harilala Ramanantsoa, magistrate de la ville d’Antananarivo, qui a nécessité un peu plus de vingt minutes.
Le défilé de personnalités est impressionnant : anciens candidats aux dernières présidentielles, anciens ministres, professeurs d’université, organisations de la société civile et associations religieuses attendent avec impatience leur tour devant la porte du Capsat.