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Togo : maintien de l'appel des religieux au report du vote

Noël Tadégnon
18 décembre 2018

Alors que les forces de l'ordre et de sécurité votent par anticipation ce mardi, les leaders religieux maintiennent leur appel au report des législatives. Une prise de position qui ne plaît pas du tout au pouvoir.

Bildergalerie Togo Erinnerungen an die deutsche Kolonialzeit Innenansicht Kathedrale
Image : DW/J. von Mirbach

Les Togolais sont appelés aux urnes jeudi pour les législatives alors que la crise politique dure depuis près d'un an et demi dans le pays. Ce mardi, par anticipation, les forces de l'ordre et de sécurité peuvent même déjà voter par anticipation.

Mais sur place, ce scrutin se tient dans un climat tendu. À moins de 48h du scrutin des responsables religieux demandent toujours le report du vote. 

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Agacement côté pouvoir

Les responsables de différentes églises ou encore l’association des cadres musulmans estiment qu'il faut "approfondir le dialogue" avant le vote. Ce qui fâche Gilbert Bawara, ministre et porte-parole du gouvernement togolais : 

"Lorsqu'un religieux demande à la population de résister, ça soulève un certain nombre de questions", estime-t-il. Il s'interroge sur le rôle réel des religieux dans la crise que traverse le pays. "À partir de ce moment, on perd toute neutralité, toute indépendance."

Certains leaders religieux ont été reçus le week-end dernier par le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, facilitateur de la Cedeao. Mais Gilbert Bawara émet des doutes sur leur représentativité. "Ont-ils été mandatés par leur confession, par leurs fidèles? Ou bien expriment-ils des opinions et des préoccupations plus ou moins personnelles ?", interroge le ministre. 

La cathédrale de LoméImage : DW/J. von Mirbach

"On ne peut pas croiser les bras"

Le père Pierre Marie Chanel Affognon, le porte-parole porte-parole des Forces Vives "Espérance pour le Togo", une organisation de la société, assure avoir "les facultés pour discerner ce qui est bien et ce qui est mal".

Il ne cache pas ne pas apprécier les déclarations du ministre. "Dire ça, c'est traiter les hommes religieux comme des gens sans autonomie, sans intelligence et des extra terrestres." 

Pierre Marie Chanel Affognon assure travailler pour le bien commun : "Nous ne pouvons pas croiser les bras dans un pays, en se disant que nous sommes des religieux alors qu'on tire à bout portant sur des enfants. On tire sur des citoyens, on violente des citoyens . C'est un devoir pour nous de dire "non". On ne peut pas traiter l'homme comme s'il était une chose. Même Dieu respecte l'homme."

Les Togolais sont pour l'heure toujours appelés aux urnes ce jeudi 20 décembre. Les forces de l'ordre et de sécurité votent par anticipation ce mardi.