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Mais pourquoi Christian Wulff s'obstine-t-il ?

5 janvier 2012

Le président allemand n'en finit plus de s'excuser. Mercredi soir, dans une interview télévisée, il a reconnu avoir commis des erreurs graves dans ses rapports avec la presse. Une presse qui n'est pas tendre en ce jeudi.

Christian Wulff s'est exprimé mecredi sur les chaînes publiques ARD et ZDF
Christian Wulff s'est exprimé mecredi sur les chaînes publiques ARD et ZDFImage : dapd

Christian Wulff n'est plus désormais que l'ombre de ce que devrait être le plus haut fonctionnaire de l'Etat et il ne peut s'en prendre qu'à lui même, lance la Westdeutsche Allgemeine Zeitung. Son intervention télévisée n'y a rien changé. Après le retrait de l'outsider qu'était Horst Köhler, la chancelière avait cherché pour le remplacer un professionnel de la politique, une personne fiable, sérieuse et plus sensible aux questions de style. Avec Wulff, elle pensait être à l'abri de tout accident. Une erreur.

La chancelière Angela Merkel a bien du mal à défendre le présidentImage : dapd

Pour le quotidien, ce qu'Angela Merkel a trouvé, c'est un président qui sollicite la compréhension et le pardon. Un président qui fait passer sa famille au premier plan. Un président, enfin, contraint de s'absoudre lui-même, faute de trouver quelqu'un d'autre pour le faire. On ne peut qu'avoir honte pour lui.

Die tageszeitung s'interroge : mais pourquoi cet homme s'impose-t-il tout cela ? Pourquoi supporte-t-il le mépris et les railleries sans pitié, au lieu de laisser sa place, tout simplement ? Parce qu'il a peur de perdre cela même qui fait son existence bourgeoise. La majorité de la population trouverait formidable de toucher une retraite très confortable sans rien devoir faire. C'est-à-dire la situation d'un président à la retraite.

La presse n'en finit plus de mettre Christian Wullf à la UneImage : dapd

Mais ceux qui trouvent cette perspective attrayante vivent dans un autre monde que celui de Christian Wulff. Le décorum prestigieux, la proximité avec des personnes que l'on considère glamoureuses et puissantes, la possibilité d'obtenir des faveurs : tout cela donne l'impression d'être important. On peut même se sentir aimé. Y renoncer n'est pas facile.

La Süddeutsche Zeitung revient également sur la question de la retraite du président. En cas de démission, estime le journal, il devrait y avoir une discussion pour savoir s'il est justifié que l'Etat verse une pension pour un ex-chef de l'Etat. Cet apanage doit-il être accordé à un président en fonction depuis si peu de temps ? Assurément, on pourrait penser qu'une telle discussion est mesquine. Mais cette mesquinerie serait la juste pénitence pour une autre mesquinerie, celle avec laquelle Wulff s'est assuré des faveurs, a tenté de les dissimuler, puis de les justifier.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Mireille Dronne