Des habitants de Twangiza, dans la province du Sud-Kivu, affirment avoir été surpris par des frappes des drones qui ont ciblé une partie de l'usine, tôt le matin, vers 4 heures.

André habite sur l'une des collines de Twangiza. Il témoigne. "Trois bombes ont explosé, visant les tanks de stockage de carburant et d'eau. Aucune perte en vie humaine n'est signalée, mais nous avons eu peur. C'étaient des drones des FARDC qui ont ciblé les zones occupées par le M23", raconte-t-il au micro de la DW. 

"Il y a deux semaines, d'autres missiles ont été lancés dans la même zone, sans produire de dégâts. Pour le moment, les activités de Twangiza mining sont suspendues."

La population attend le cessez-le-feu

Par ailleurs, des combats opposent l'AFC-M23 aux divers groupes de combattants wazalendo, supplétifs de l'armée congolaise, dans plusieurs villages du territoire de Kalehe, jusqu'aux alentours du parc national de Kahuzi Biega. 

Habitant du village de Katasomwa, Kassadi exhorte les belligérants à trouver un terrain d'entente dans l'intérêt des citoyens congolais. "Nous souffrons beaucoup, car les affrontements se poursuivent jusqu'en ce moment. Nous avons fui nos villages. Nous demandons aux deux parties de tout faire pour que la sécurité des habitants soit retrouvée", explique-t-elle.

Dans un communiqué, l'AFC-M23 accuse Kinshasa de violer le cessez-le-feu, quelques heures après sa signature à Doha. Son porte-parole, Lawrence Kanyuka, affirme que les forces coalisées, dirigées par Kinshasa, ont mené des attaques au sol à Katasomwa, Lumbishi et Kasake.

Des opposants qui discutent, un bon signe pour la paix ? 

Mardi et mercredi, une partie de l'opposition congolaise a rencontré, à Nairobi, au Kenya, l'ancien président Joseph Kabila, condamné à mort pour trahison et crime contre la paix. 

Jean Moreau Tubibu est défenseur des droits humains à Bukavu. Il croit au retour de la paix en RDC. "Le peuple doit s'attendre à quelque chose de bien parce que les gens se parlent, car toutes ces grandes gueules de l'opposition sont restées silencieuses, pendant longtemps. Il n'y a que Kabila qui a tenté une percée par Goma, jusqu'au niveau de Bukavu, pour essayer de tenir langue avec le M23. Ces opposants se réunissent. Même si nous ne savons pas ce qu'ils ont dit là-bas, au moins c'est le premier pas", assure-t-il.

Dans un autre communiqué, rendu public ce mercredi, la coordination de l'AFC-M23, condamne les frappes contre l'usine de Twangiza.