Quelles conséquences suite au retrait du Mali de la CPI ?
23 septembre 2025
Le fonds de la Cour pénale internationale au profit des victimes, au-delà des réparations individuelles, à la suite dela destruction des mausolées de Tombouctou, avait également procédé à des réparations collectives.
Il s’agit notamment de la réalisation du mémorial Louha, de l’inauguration de l’enceinte du cimetière Cheick Sidi El Moctar El Kounti, ou bien de l’atelier de confection d’objets artisanaux, soutenu dans le cadre des mesures de réparations économiques.
Ce processus, qui doit prendre fin en décembre prochain, inclut également un suivi psychologique au profit des victimes.
Mais des doutes subsistent chez Mohamed Touré, de l'ONG CFOGrad Tombouctou, sur la poursuite de leurs activités après le retrait du Mali de la Cour pénale internationale.
"Oui, nous avons des doutes parce qu'il reste une formation qui est programmée pour octobre. Ce qui sous-entend que les relais qui ont été formés devaient l’être encore sur d’autres modules, afin qu’ils puissent véritablement poursuivre les échanges communautaires pour accompagner les victimes et pour que celles-ci oublient ce qui s’est passé", estime Mohamed Touré.
Vers la création d'une Cour pénale et des droits humains du Sahel ?
Selon le juriste Youssouf Diallo, en l’absence d’une juridiction compétente pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité dans l’espace confédéral de l’Alliance des Etats du Sahel, le retrait des trois pays de l’AES de la Cour pénale internationale, crée "un vide juridique" :
"Voilà pourquoi, en amont, avant de prendre une telle décision, il fallait faire un travail préalable, consistant à mettre en place des structures communautaires, afin de relier les trois pays du Sahel. Ces structures allaient prendre en charge d’éventuelles situations liées aux crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. Si tout cela n’est pas opérationnel, est-ce que cette décision n’était pas précipitée ?", se demande le juriste.
En réponse, le président en exercice de la confédération des Etats de l’AES, le général Assimi Goita, a indiqué, dans un communiqué, que les Etats membres de l’AES vont désormais recourir à des “mécanismes endogènes” pour la consolidation de la paix et de la justice, sans en préciser les contours.
En juillet dernier, les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel avaient annoncé la création de la Cour pénale et des droits humains du Sahel, dont le siège sera basé à Bamako.