Des centaines de personnes, des proches mais aussi des fans sont présents à la cérémonie ce dimanche 6 avril à Bamako, des obsèques pour accompagner la famille du musicien malien décédé le 4 avril à l'âge de 70 ans, des suites d'une maladie.
Son épouse et partenaire de scène, Mariam, est inconsolable. Présents sur scène depuis les années 1980,Amadou et Mariam formaient un beau couple de musiciens dont les notes ont bercé les mélomanes à travers le monde.
Le virtuose de la guitare laisse derrière lui Mariam et leurs trois enfants.
Amadou et Mariam, un duo mythique internationalement reconnu
Il laisse aussi sept albums, des compilations et des tubes comme "Dimanche à Bamako" ou "Je pense à toi" qui ont valu plusieurs prix prestigieux au couple non-voyant : un disque de platine en 2005, une Victoire pour le meilleur album de musiques du monde la même année, ou encore une nomination aux Grammy Awards, en 2010.
Pour l'artiste Salif Keïta, "c'est surtout l'Afrique qui a perdu un parent. Mais ces disques qui sont là, ces textes qui sont là, il ne mourra jamais".
Le ministre de la Culture du Malia fait lui aussi le déplacement, il rend hommage à un musicien qui a contribué au rayonnement du Mali.
Ambassadeur des personnes en situation de handicap visuel
Amadou et Mariam, c'était aussi un engagement, notamment pour les personnes non voyantes et mal voyantes.
Yaya Traoré, membre de l'Union nationale des aveugles du Mali, rappelle cette anecdote : "Il m'a une fois dit que lors de ses concerts, il invite à ce qu'on éteigne la lumière dans la salle pour que les gens, les uns et les autres, puissent savoir ce que c'est que la cécité. Donc cela veut dire que c'était un ambassadeur pour les personnes en situation de handicap visuel."
Amadou et Mariam se sont rencontrés à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako en 1975. Après une cinquantaine d’années d’amour et de carrière musicale, le duo mythique inspire la jeune génération. "Un baobab est tombé", confie le rappeur Mohamed Lagdaf Dicko alias Didi Contana.
Toujours près de Mariam, Amadou repose désormais dans la concession de sa famille qu’il a érigée en lieu de culte pour la confrérie Tijania, dans la plus grande discrétion.