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Au Mali, Assimi Goïta s'est vu "dans l'obligation d'agir"

Mahamadou Kane
25 mai 2021

L'opinion malienne apparaît divisée face au coup de force du colonel Assimi Goïta. Celui-ci accuse les responsables du gouvernement, de tentative de sabotage.

Le Premier ministre déchu Moctar Ouane (g) et le vice-président Assimi Goïta ensemble ici aux funérailles de l'ex-président Amadou Toumani Touré (Archives - Bamako, 17.11.2020)
Le désormais ex-Premier ministre Moctar Ouane est aussi un ancien ministre des Affaires étrangères du MaliImage : MICHELE CATTANI/AFP

Au Mali, c'est donc un nouveau coup d'état militaire qui vient de se produire. Dans un communiqué, le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta justifie l'arrestation, puis, ce qui se présente désormais comme le renversement du président de la transition Bah N'Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane.

Des organisations de la société civile ont aussitôt fait part de leur désapprobation pour la situation qui prévaut actuellement dans le pays.

Une obligation d'agir pour Assimi Goïta

Le communiqué du vice-président de la transition, Assimi Goïta, lu à la télévision nationale ce mardi matin (25.05.2021), laisse peu de place au doute quant à la nature de l'action militaire qui a conduit à l'arrestation lundi (24.05) de Bah N'Daw, le président de la transition et de son Premier ministre Moctar Ouane.

Le chef des auteurs du putsch du 18 août estime que les deux responsables de l'exécutif malien ont violé la charte de la transition.

"Par le serment prêté en même temps que le président de la transition et tenu par l'engagement patriotique pris devant le peuple malien ainsi que devant les forces de défense et de sécurité, le vice-président de la transition s'est vu dans l'obligation d'agir pour préserver la charte de la transition et de défendre la République en vue de mettre hors de leurs prérogatives, le président et son Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation'', annone le commandant Baba Cissé, conseiller spécial à la communication du vice-président de la transition.

>>> Lire aussi La communauté internationale condamne le coup de force au Mali

Appel à l'action 

Un peu plus tard dans l'après-midi, plusieurs acteurs de la société civile malienne ont lancé le collectif "Sauvons la démocratie des putschistes".

"Non aux putschistes qui utilisent nos armes pour défendre leurs postes politiques et non le Mali et ses institutions", s'insurge le porte-parole de ce nouveau regroupement. "Nous, Maliennes et Maliens, regroupés au sein de Sauvons la démocratie des putschistes, condamnons fermement le coup d'Etat survenu ce mardi 25 mai 2021 à la suite du communiqué du vice-président de la transition'', poursuit Adam Dicko qui présentait ainsi le communiqué conjoint des organisations de la société civile signataires.

Adam Dicko : "Sauvons la démocratie des putschistes"

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Selon Etienne Fakaba Sissoko, expert du Centre de recherche, d'analyses politiques, économiques et sociales du Mali, on se dirigerait désormais vers un partage du pouvoir entre la junte et le M5-RFP, le mouvement contestataire à l'origine de la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta.

"Les militaires vont vouloir garder la présidence de la transition pour garder la main sur la transition et confier certainement la primature au M5-RFP qui dit aussi avoir été floué dans tout le dispositif depuis le début de la transition jusqu'à maintenant”.

>>> Sur le même sujet Baidessou Sokolgue : "L'UA a fait preuve d'un amateurisme qu'elle paie aujourd'hui"

Au sein de la classe politique, les réactions se font attendre. Quant à l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, il est annoncé à Bamako ce mardi.

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