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Des exigences et un ultimatum à la junte au pouvoir au Mali

Mahamadou Kane
10 février 2022

Au Mali, le Cadre d'échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie sort de son silence et menace de ne plus reconnaitre les autorités actuelles à partir du 25 mars.

Le président de la transition Assimi Goita et le premier ministre Choguel Kokalla Maïga
Le président de la transition Assimi Goita et le premier ministre Choguel Kokalla MaïgaImage : FLORENT VERGNES/AFP

Le Cadre d'échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie s'est exprimé le mercredi 9 février à Bamako à l'issue d'une réunion entre les membres de ce regroupement politique qui fait office d'opposition à la transition militaire en cours au Mali depuis le 18 août 2020. Ceux-ci exigent la mise en place d'un nouveau Conseil national de la transition qui joue le rôle du Parlement de la transition, ou encore l'adoption d'une nouvelle loi électorale qu'ils souhaitent "consensuelle". Leur but : que les militaires putschistes rendent le pouvoir aux civils le plus tôt possible.

Assimi Goita en août 2020 à BamakoImage : Annie Risemberg/AFP/Getty Images

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Des exigences

Parmi les autres exigences du Cadre d'échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, figure la mise en place d'un gouvernement de mission avec à sa tête "un Premier ministre neutre".

Le rejet de la révision de la charte de la transition en cours et l'adoption d'un chronogramme électoral pour la fin de la transition militaire font également partie des décisions prises.

Kadiatou Traoré, la présidente de l'Action républicaine pour le progrès et du Cadre d'échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussi explique : "nous disons que la charte de la transition qui est en train d'être révisée a été le fruit d'une large consultation de toutes les catégories socio-professionnelles du pays au moment de sa rédaction. Lorsqu'il y a révision, je pense qu'il faut impliquer tout le monde en vue d'aboutir à une décision consensuelle. On peut aller de neuf à dix mois comme durée de la prolongation de la transition avant les différentes échéances électorales. J'estime que le fait de proposer un chronogramme n'est pas la mer à boire si l'on tient compte du fait que le peuple est en train de souffrir aujourd'hui des effets de l'embargo. Regardez bien au niveau des marchés, nous les femmes nous en savons quelque chose."

Ecoutez les précisions de Mahamadou Kane

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"Un non-évènement"

Pour Jeamille Bittar, porte-parole du Mouvement du 5 Juin, le M5-RFP, à l'origine de la chute de l'ancien président IBK, cette déclaration de l'opposition politique, est "un non-évènement". Selon lui, les membres de ce regroupement paient leur absence aux assises nationales de la refondation tenues en décembre dernier dans tout le pays ainsi qu'au sein de la diaspora.

"Une minorité ne peut prendre un pays en otage. Il y a une citation de chez nous qui dit que l'ancien chef de village ne veut jamais de la prospérité du village. C'est après moi le déluge. Ces anciens dignitaires qui ont participé à l'effondrement de notre pays se permettent aujourd'hui de hausser le ton une fois de plus sur les autorités de la transition. Je pense que c'est de l'ironie et un manque de respect envers notre peuple" précise t-il.

Certains acteurs de la classe politique soupçonnent les autorités de la transition de vouloir renforcer les pouvoirs du colonel Assimi Goita à travers la révision de la charte et la suppression du poste de vice-président de la transition.