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Mali : Bah N'Daw, le nouveau président de la transition

La rédaction francophone
21 septembre 2020

Le vice-président est Assimi Goïta. La junte avait jusqu’à mardi pour respecter les injonctions de la Cédéao. Sa réaction est maintenant attendue.

Assimi Goïta est le nouveau vice-président de la transition malienne
Assimi Goïta est le nouveau vice-président de la transition malienneImage : AFP/N. Dennis

Un colonel à la retraite va diriger le Mali pour la période de transition, après le départ du président Ibrahim Boubacar Kéïta. Bah N'Daw a été nommé par le comité mis en place par la junte au pouvoir depuis le putsch du 18 août dernier. A 70 ans, le nouveau président de la transition avait été en 2014 éphémère ministre de la défense sous Ibrahim Boubacar Kéïta, lors du premier mandat de ce dernier. Jusqu'à sa nomination, il était encore directeur de l'office national des anciens combattants, militaires, retraités et victimes de guerre.  

Notre correspondant au Mali décrit Bah N'Daw comme un homme intègre, de rigueur dans le travail, doté d’une grande connaissance des dossiers. Il a été garde du corps de l'ancien président de la République, Moussa Traoré, décédé la semaine dernière. Bah N'Daw a été chef d'État-major de l'armée de l'air, chef d'État-major adjoint de la garde nationale. "Il a suivi plusieurs stages de formation en Russie dans les années 70 en tant que pilote d'hélicoptère", selon notre correspondant Mahamadou Kane, à Bamako.      

Ecouter le sujet de Mahamadou Kane, notre correspondant à Bamako

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Le nouveau président de la transition a pour vice-président Assimi Goïta, chef du comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte au pouvoir depuis le putsch. Assimi Goïta va s'occuper de la défense, de la sécurité et de la refondation de l'État. Le colonel Goïta est appelé à remplacer le président de transition en cas d’incapacité de ce dernier.  A Bamako, les observateurs considèrent qu'il a plus de pouvoir que le nouveau président de la transition. C’est Assimi Goïta qui a annoncé le choix opéré par un collège d'une quinzaine de membres.

Réaction attendue de la Cédéao

La communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) avait lancé un ultimatum aux militaires au pouvoir. Le CNSP devait proposer au plus tard mardi (22.09.20) les noms des dirigeants de la transition. L’organisation sous-régionale a insisté sur des dirigeants civils à la tête du Mali. Elle a imposé des sanctions au Mali. Ces sanctions doivent être levées aussitôt que les dirigeants de transitions ont été choisis.

Le nouveau président répond aux critères de la Cédéao, selon notre correspondant. Le médiateur de la Cédéao doit se rendre cette semaine au Mali. 

La Cédéao est au chevet du Mali depuis le putsch du 18 aoûtImage : Reuters/Ecowas

Les dossiers sur la table du président de transition

Le président de la transition doit, à la fin de son mandat de 18 mois, organiser une élection présidentielle. Celui écourté du président Ibrahim Boubacar Kéïta devait s’achever en 2023.

Autre dossier qui devrait préoccuper le nouveau président de la transition, c’est l’accord de paix d’Alger. Mais Bah N'Daw est réputé hostile à cet accord. Le nouveau président "est à l’image de bon nombre de Maliens aujourd’hui qui estiment que l’accord de paix en l’état n’est pas applicable parce qu’il contient des germes de la partition du pays", constate Etienne Fakaba Cissoko, professeur d'université et ancien conseiller à la présidence malienne. Selon l’enseignant, la modification de l’accord d’Alger est indispensable.   

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