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Fin du désaccord entre Bamako et Barrick Mining

Mahamadou Kane
27 novembre 2025

Retour sur les points clés de la reprise de la coopération entre l'Etat malien et Barrick Mining après plusieurs mois de conflit ouvert.

Image symbolique de Barrick
Barrick Mining reprend ses activités au Mali après un accord avec les autorités malienne.Image : Pond5 Images/IMAGO

Au Mali, Barrick Mining et le gouvernement de transition mettent fin à leur désaccord. Les deux parties étaient en conflit ouvert depuis plusieurs mois en raison d'impôts évalués par Bamako à plusieurs centaines de millions de dollars que le géant minier devait verser dans les caisses de l'Etat malien. Cette demande de paiement d'arriérés s'inscrit dans le cadre de la réforme du secteur minier au Mali et la volonté des autorités maliennes d'assainir le secteur.

Barrick Mining va verser 430 millions de dollars, soit plus de deux cent milliards de Fcfa, à l'Etat malien.

En échange, les charges retenues contre le géant minier canadien ont été abandonnées. Quant aux agents de Barrick Mining détenus depuis septembre 2024, les démarches visant à leur libération ont été déclenchées selon les autorités.

Une opportunité pour Bamako et Barrick

Sous administration provisoire malienne depuis juin dernier, les opérations sur le site de Loulo Gounkoto seront également restituées à Barrick Mining.Ce qui constitue pour Amadou Konaré, économiste, une grande opportunité pour les deux parties et particulièrement pour le Mali.

"La reprise de la production accroît les exportations d'or qui représentent 70% des ventes extérieures du Mali et améliore l'entrée des devises" selon l'économiste pour qui "cet accord pourrait également apaiser le climat des affaires, car la levée des poursuites et des blocages administratifs rassure les investisseurs".

Il explique par ailleurs que "sur le plan social, Barrick Mining emploie plus de sept milles travailleurs, la reprise des activités soutient l'économie locale des régions minières" et qu'en obtenant l'application du nouveau cadre fiscal "le Mali renforce sa souveraineté économique et améliore sa captation des revenus miniers".  

Officiellement, aucune information ne filtre sur les négociations qui ont abouti à l'accord conclu entre Barrick Mining et l'Etat malien, détenteur de 20% des parts de la plus grande mine d'or du pays.  

Ecoutez les explications de Mahamadou Kane

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Un géant minier important pour le Mali

Sory Ibrahim Traoré, président du Front pour l'émergence et le renouveau du Mali (Fer Mali), une organisation de l'ex-société civile malienne, estime de son côté que les récentes tensions entre l'Etat malien et la compagnie canadienne Barrick Mining, étaient "logiques".

"Cela arrive dans les Etats en quête de plus de dividendes et de retombées économiques, d'avoir ce genre de situation à partir de l'exploitation de leurs ressources minières.Mais il faut se réjouir, qu'après plus de deux ans de difficultés causées par le ralentissement puis l'arrêt des opérations, le gouvernement et le géant minier soient parvenus à un accord" assure Sory Ibrahim Traoré.

Il précise que "le complexe Loulo Gounkoto qui représente cinq à dix pour cent du produit intérieur brut (PIB) malien, est important pour l'économie malienne".

Les revenus générés par Barrick Mining, qui détient 80% des parts de l'exploitation du site de Loulo Gounkoto, se sont élevés à 1,5 milliards de dollars.

Le géant minier canadien a investi, depuis sa création en 1997 au Mali, près de 10 milliards de dollars, soit plus de cinq mille milliards de Fcfa.