Est-ce la fin du multipartisme dans l'AES?
14 mai 2025
Au Burkina Faso, la suspension des activités politiques, qui est entrée en vigueur le 30 septembre 2022, au lendemain du coup d’État d’Ibrahim Traoré, est toujours en vigueur et s'applique à tous les partis politiques sans exception. Depuis, tous les partis politiques qui ont tenté d’organiser des activités ont été rappelés à l’ordre ou leurs leaders menacés.
Au Niger, les conclusions des assises nationales organisées par le pouvoir militaire du 15 au 20 février ont recommandé la dissolution des 172 partis politiques existants et l’élaboration d’une nouvelle charte. Ainsi, dès le 26 mars 2025, le général Tiani, chef de la transition militaire, ordonne la dissolution des partis politiques, ce qui, juridiquement, signifie la disparition des formations politiques sur l’ensemble du territoire national.
Autrement dit, il ne s’agit pas de dissoudre un seul parti, mais tous les partis qui reçoivent une subvention de l’État correspondant à 0,30 % des recettes fiscales annuelles.
C’est aussi désormais le cas au Mali où les autorités militaires de transition ont annoncé la dissolution des "partis politiques et des organisations à caractère politique".
La veille, les militaires au pouvoir ont abrogé la charte des 300 partis politiques recensés au Mali qui fixait notamment leur cadre moral et juridique ainsi que leur fonctionnement et leur financement à hauteur de 0,25 % des recettes fiscales.
C’est la même proportion au Burkina Faso, où 56 partis politiques ont été exclus de la subvention publique pour des faits de corruption et de détournements.