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Choguel Kokalla Maïga: "ni faucon, ni colombe"

Mahamadou Kane
21 avril 2022

Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre malien de transition était devant le Conseil national de transition pour présenter le bilan de son action. Son portrait.

Le premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga.
Le premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga.Image : Presse- und Kommunikationsdienst des Premierministers von Mali

Outre le bilan de l'action de son gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre malien de transition a aussi annoncé que la transition militaire en cours aura une durée de deux ans à compter du 20 avril.

A la tête du gouvernement de la transition malienne depuis juin 2021, le président du parti Mouvement patriotique pour le Renouveau, parti qu'il a créé en 1997, s'oppose notamment à la Cédéao qui exige un retour au plus vite à l'ordre constitutionnel. Des voix s'élèvent d'ores et déjà au sein de la classe politique et de la société civile pour réclamer son départ de la primature. Mais Choguel Maïga garde pour l'instant la confiance du président de la transition le colonel Assimi Goïta

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Un "antisystème"

" Abandon en plein vol ". La phrase prononcée par le premier ministre malien le 25 septembre 2021 à la tribune des Nations unies pour dénoncer le retrait de la force Barkhane a donné une autre dimension à son auteur.

Choguel Kokalla Maïga s'est tout d'abord révélé comme étant un fidèle de l'ancien président, le général Moussa Traoré qui a régné sur le Mali durant 23 ans.

Candidat à l'élection présidentielle de 2002 et de 2013, l'ingénieur de télécommunications de formation a été plusieurs fois ministres sous les régimes des présidents Amadou Toumani Touré et d'Ibrahim Boubacar Keita.

Choguel Kokalla Maïga avec des soldats maliens.Image : Presse- und Kommunikationsdienst des Premierministers von Mali

L'actuel chef du gouvernement s'est surtout illustré en tant que président du comité stratégique du M5-RFP (Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques) à l'origine de la chute du défunt chef de l'Etat IBK.

Considéré comme un antisystème, Choguel Kokalla Maïga entretient une relation conflictuelle avec les acteurs du mouvement démocratique dont certains n'hésitent pas à réclamer sa tête pour, je cite, " insuffisance de résultats ".

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Selon l'analyste Aly Tounkara, Choguel Kokalla Maïga n'aide pas à apaiser le climat au Mali.

" La posture adoptée par le Premier ministre est une posture plurielle. Laquelle pluralité expliquerait le pourquoi certains acteurs, notamment ceux-là qui se réclameraient d'être à l'origine ou à l'avènement de la démocratie au Mali ne se reconnaissent pas" explique le chercheur qui précise que dans le même temps "le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, au-delà des missions qui lui sont confiées dans le cadre de la primature, certaines de ses sorties fracassantes n'aident pas à asseoir un climat politique apaisé."

Ecoutez les précisions de Mahamadou Kane

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Une personnalité complexe

Le journaliste Alexis Kalembry estime de son côté qu'il est difficile de décrire la personnalité de Choguel Kokalla Maïga  :

" Choguel en réalité n'est ni un faucon, ni une colombe" dit-il. Selon lui, "c'est quelqu'un qui regarde la direction du vent. Il a l'avantage d'avoir le courage de ses opinions. Mais il est capable de soutenir aujourd'hui que c'est blanc et demain que c'est noir."

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Réputé être proche de la Russie, Choguel Kokalla Maïga est souvent considéré comme le véritable cerveau du rapprochement avec Moscou qui a conduit à l'arrivée sur le sol malien de militaires russes, en remplacement de la France qui a annoncé le retrait de ses troupes du pays en février dernier.