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Silence au Mali après un présumé soutien de Kiev au CSP-PDA

Mahamadou Kane
31 juillet 2024

Selon The Guardian, le renseignement militaire ukrainien serait impliqué dans l'embuscade qui a tué des combattants russes alliés des forces armées maliennes.

Des militaires maliens circulent dans les rues de Bamako, au Mali, le 19 août 2020, un jour après l'arrestation du président malien Ibrahim Boubacar Keita et sa démission officielle
L'armée n’a pas encore commenté officiellement l’implication présumée de l’Ukraine dans les combats à Tinzaouatène Image : Getty Images/AFP/A. Risemberg

Andrii Yusov, porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien, cité par The Guardian, aurait déclaré que les rebelles du CSP-DPA ont reçu les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis de mener à bien une opération militaire contre les mercenaires russes du groupe Wagner, alliés de l’armée malienne.   

L’état-major général des armées maliennes avait déjà indiqué dans son communiqué datant du 29 juillet la présence "d’une coalition internationale et opportuniste de groupes terroristes comprenant l’EIGS et le JNIM aux côtés des rebelles du CSP dans la bataille de Tinzaouatène".  

Younouss Soumaré, du collectif pour la défense des militaires, y voit la main de l’ex-puissance colonisatrice, la France.   

"Qui dit l’Ukraine aujourd’hui, dit encore la France. Nous avons confiance en nos autorités. Si réellement l’Ukraine a joué ce rôle, nos autorités ne vont pas manquer à leur devoir. 

Selon les rebelles touareg, des mercenaires du groupe Wagner ont été tués lors des combats à Tinzaouatène Image : French Army /AP/picture alliance

Internationalisation du conflit 

 Selon Lamine Diallo, chargé de communication du parti CODEM, l’éventualité de l’implication des services de renseignement ukrainien dans les combats engagés entre les FAMa et le CSP-DPA dans la ville stratégique de Tinzaouatène, ne doit pas être surprenante.  

"Internationaliser un conflit, c’est permettre aussi à d’autres acteurs de venir et d’en faire un champ d’expérimentation ou de confrontation entre les puissances occidentales", rappelle Lamine Diallo.

"Nous l’avons dit à l’époque, depuis l’arrivée des instructeurs russes et les relations dégradées qui prévalent entre ce pays et l’Ukraine, il fallait s’attendre sur le plan géopolitique à des confrontations de ce genre. 

Pour le moment, aucune réaction officielle du côté du gouvernement malien ou de l’état-major général des armées face à une supposée aide militaire de l’Ukraine en faveur des rebelles du CSP-DPA dans le combat que ceux-ci mènent depuis la semaine dernière contre les FAMa et leur allié russe dans la ville de Tinzaouatène, dans le nord du pays. 

Riposte de l’armée malienne  

L'armée malienne a demandé aux populations civiles de se tenir à distance des "positions occupées par les groupes armés terroristes" pour prévenir tous dommages collatéraux. Image : Hans Lucas/IMAGO

 Ce mardi (30.07), l'armée malienne a publié mardi sur les réseaux sociaux qu’elle a procédé, en coordination avec le Burkina Faso, à "une campagne aérienne dans le secteur de Tinzaouatène". Des tirs de drones ont tué mardi au moins six civils dans cette localité.  

Un porte-parole des séparatistes du Cadre stratégique permanent (CSP), Mohamed Elmaouloud, a affirmé à l'AFP que "les tirs de drones de l'armée malienne accompagnée de (ses alliés russes) Wagner ont pris pour cibles des civils orpailleurs travaillant dans une mine vers la frontière algérienne". 

Une source malienne, interrogée par l'AFP, a indiqué que "les drones ont visé et atteint un véhicule pick-up transportant des terroristes et ses armes", sans donner plus de détails. 

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