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Mali : des pourparlers pour organiser la transition

Mahamadou Kane
4 septembre 2020

Les concertations sur la transition s’ouvrent ce samedi à Bamako et dans les capitales régionales pour permettre au pays d'aller de l'avant.

Le grand marché de Bamako, la population a des avis divergents sur la façon de mener la transition
Le grand marché de Bamako, la population a des avis divergents sur la façon de mener la transitionImage : Getty Images/AFP/A. Risemberg

Le format de la rencontre a été légèrement modifié par les responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui prévoit d’autres assises du 10 au 12 septembre prochain, cette fois-ci avec la participation des délégués nationaux, régionaux et ceux de la diaspora.

Dans la capitale malienne, ces pourparlers sont très attendus au sein de la population et de la classe politique.

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Mari Diarra est un notable de Faladiè, un quartier de la rive droite de Bamako. Celui-ci est une figure importante de la société civile malienne qui a notamment participé aux travaux de la Conférence nationale de 1992 qui s’est tenue en marge de l’avènement de la démocratie dans le pays, à travers l’élection d’un président élu :

"Ils doivent faire très attention à ces politiciens-là qui aboient, même s'il y a des éléments parmi eux sur qui on peut compter. Qui sont-ils ?"

Quelles sont les attentes des Maliens ? Ecoutez le sujet de notre correspondant…

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Pour Mohamed Assaley Ag Ibrahim de la jeunesse du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), le mouvement contestataire doit jouer les premiers rôles au cours des assises : 

"Les acteurs principaux de la chute du président IBK, ce sont le M5-RFP et le CNSP. Si nos deux entités parviennent à s’entendre pour le bonheur du peuple malien, je crois que c’est le plus important. Quant aux autres, ils peuvent apporter leurs contributions. Mais en ce qui concerne les questions politiques, ce sont ceux qui ont réclamé le changement qui doivent proposer des solutions et non ceux qui étaient de l’autre côté, pendant que nous menions notre lutte."

Une délégation du M5-RFP lors d'une réunion sur la base militaire de Kati le 26.08.2020Image : AFP/A. Risemberg

Un militaire pour diriger la transition ?

Dans le camp de l’ancien chef de l’Etat, c’est l’option d’un militaire à la tête de la transition qui devrait primer à l’issue des pourparlers initiés par le CNSP.

Alhamady Tandina est le responsable à la communication du Rassemblement pour le Mali.

"Je préfère que la transition soit militarisée. C’est-à-dire qu’on prenne un ancien militaire, un militaire à la retraite pour présider la transition. Parce que lorsqu’on va essayer d’aller vers la société civile ou lorsqu’on proposera un homme politique, on trouvera toujours que celui-ci est affilié à un parti politique."

Dans les rues de Bamako, chacun y va de ses propositions en vue de ces concertations nationales qui précédent la désignation d’un président de la transition, comme cet habitant :

"Si nous parvenons à mettre sur place une feuille de route d’abord entre nous Maliens, on pourrait chercher une personnalité neutre afin qu’elle soit le président de la transition. S’agissant des postes régaliens, ils peuvent être occupés par des militaires."

Ces concertations nationales devraient aboutir à l’élaboration d’une feuille de route afin de doter le Mali d’un organe transitoire.