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Mali : faut-il dialoguer avec les groupes djihadistes ?

Mahamadou Kane
6 octobre 2025

La question se pose de plus en plus alors que le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (le Jnim) multiplie les attaques á travers le pays.

Mali Bankass | Ausgebrannter Bus nach Bewaffnetem Angriff
Image : ORTM/REUTERS

La dernière tentative de discussion avec les groupes armés remonte à 2021. A cette époque, le gouvernement de transition dirigé par Moctar Ouane avait envisagé de dialoguer avec le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, le Jnim dirigé par Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa.

Même si récemment, lors de l’enlèvement fin septembre de deux ressortissants Emiratis et un ressortissant iranien à Sanankoroba, à moins de 40 kilomètres de Bamako, plusieurs sources non officielles, ont confirmé des négociations secrètes entre Bamako et les ravisseurs qui auraient proposé plusieurs milliards de Fcfa, afin de libérer les otages.  

Aujourd’hui, une crise du carburant secoue le pays en raison des attaques des groupes armés qui cherchent à couper les voies d’approvisionnement et à isoler les localités stratégiques du pays.

Mohamed Mamata Touré, ex-membre de la société civile malienne qui a déjà participé à des pourparlers de paix avec les groupes armés, se dit favorable à l’ouverture de discussions avec les djihadistes de nationalité malienne.

"Parce qu’il n’y a pas de bons moments pour aller à un dialogue. Il faut y aller à la moindre occasion pour sauver des vies, mais aussi des biens. Parce que chaque vie perdue est une vie malienne, chaque bien perdu est un bien malien. De ce point de vue, aller au dialogue, n’est pas à mon sens, un signe de faiblesse."

"Les autorités n’ont jamais fermé la porte au dialogue"

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Dialogue rompu depuis longtemps

Mais, après la dénonciation en janvier 2024 de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale signé en 2015 à Alger avec les rebelles du nord du pays et la reprise par l’armée malienne de la ville stratégique de Kidal deux mois plutôt, en novembre 2023, il n’existe, officiellement, à ce jour, aucun cadre de discussion entre les militaires au pouvoir et les groupes armés, qu’ils soient indépendantistes ou djihadistes. C’est ce qu’explique Kassim Keita, membre du conseil national de transition, qui précise néanmoins que Bamako a toujours laissé ouverte les portes du dialogue.

"Les autorités n’ont jamais fermé la porte au dialogue. Cela a été dit à qui veut l’entendre de déposer les armes et de regagner la patrie. Mais, s’ils ne vont pas vers ça, que voulez-vous que les autorités fassent ? Si tel n’est le cas pour ceux qui veulent la destruction du pays et qui ont tout le temps utilisé les armes pour être entendu, que voulez-vous que les autorités fassent pour écouter ces gens-là ? Ils ne sont pas même sur place, ils sont cachés partout à l’ombre. Pendant ce temps, les vrais auteurs qui tirent les ficelles ne sont pas apparents."

Ce week-end, des élus locaux de la région de Mopti auraient eu des discussions avec les éléments de la Katiba Macina d’Amadou Kouffa, en vue de la levée du blocus sur le carburant, qui affecte cette partie du centre du Mali. Mais, les djihadistes auraient exigé une demande officielle des autorités de la transition malienne, pour échanger autour de la question.  

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