1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Au Mali, de nouvelles attaques suscitent des interrogations

Mahamadou Kane
26 avril 2023

Les attaques s’intensifient dans le centre et le sud du pays. Le 18 avril, un convoi de la Présidence de la république est tombé dans une embuscade à Nara (sud), faisant quatre morts.

Symbolbild Islamisten in Burkina Faso
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim selon l'acronyme arabe) a revendiqué une attaque, samedi, à Sévaré, en affirmant avoir fait des dizaines de morts et blessés parmi l'armée malienne et les combattants de Wagner. Image : ROMARIC OLLO HIEN/AFP/Getty Images

L’attaque qui a visé le convoi de la Présidence de la république et qui a fait quatre morts, a fait aussi deux disparus. Parmi les victimes, figurait l’adjudant Oumar Traoré, chef de cabinet du président de la transition, le colonel Assimi Goïta.

Ce week-end, deux véhicules chargés d’explosifs qui se dirigeaient vers l’aéroport et le camp militaire de Sévaré, dans la ville de Mopti, ont été détruits par des drones de l’armée malienne. D’autres localités comme Farabougou et Sokolo, toujours dans le centre du pays, ont été la cible d’attaques contre les militaires maliens.

Inquiétudes à Bamako

Dans les rues de Bamako, ces récentes attaques dans le centre et le sud du pays font l’objet de discussion. Certains habitants de la capitale estiment qu'il ne faut pas prendre à la légère la détermination des groupes terroristes, et sont inquiets.

"Je trouve que la situation est assez inquiétante. Parce que dernièrement, on assiste à une série d’attaques, même en dehors des cas de Sévaré et de Mourdiah. Il y a de cela quelques semaines, il y a eu une attaque à Ouelessebougou, à quelques kilomètres de Bamako. Donc, cela sème la terreur et perturbe la quiétude de la population", a fait part Atou.

Le Mali fait face à la menace croissante de combattants du groupe Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda qui multiplient les attaques sur leur territoire.Image : ROMARIC OLLO HIEN/AFP/GettyImages

Pour Mamadou : "Ces attaques, ce ne sont plus les attaques des villages, ce sont maintenant les points stratégiques qui sont visés dans l’objectif de faire plus de dégâts.  Les autorités doivent redoubler de vigilance et mettre les moyens qu’il faut pour en finir avec le terrorisme."

Fousseyni Ouattara, le vice-président de la commission défense du Conseil national de sécurité, l’organe législatif de la transition, l'enchaînement des attaques dans le centre et le sud du Mali ferait le jeu de la mission onusienne au Mali (Minusma).

"Cela fait déjà quelques années, au moment de la prolongation du mandat de la Minusma, que les attaques se multiplient. On peut parler de Sobane Da, de Boulkeissi et d’autres villages vers les mois d’avril et mai. Tout cela pour attester que la situation sécuritaire se dégrade au Mali et que la prolongation du mandat de la Minusma a sa raison d’être", a estimé Fousseyni Ouattara.

Affaiblissement des groupes armés ?

Selon Aly Tounkara, directeur exécutif  du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel, les attaques seraient au contraire un signe de l'essoufflement des groupes terroristes et donc la preuve du succès enregistré sur le terrain par les soldats maliens.

"La recrudescence des attaques aux alentours des centres urbains sont un témoignage éloquent que les quartiers généraux de ces groupes ont été en grande partie touchés par le fait de l’armée malienne. Le mode opératoire de ces groupes constitue également un signal fort qui laisse entendre que ces groupes radicaux violents sont certes présents, mais ils le sont de façon très affaiblie. Car les enjeux et les éléments qui sont à l’origine de ces attaques sont des marginaux du point de vue numérique" a analysé le chercheur.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a quant à lui revendiqué l’attaque qui a couté la vie au chef de cabinet du colonel Assimi Goïta. Mardi (25.04.2023), Al-Qaïda au Maghreb islamique a de son côté, revendiqué les attaques de l'aéroport de Sévaré.