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Au Mali, des efforts pour l’inclusion des non-voyants

Mahamadou Kane
3 décembre 2025

Les défis restent encore considérables pour cette couche de la population, confrontée aux préjugés et à des obstacles dans l’accès aux espaces publics.

Mali Bamako 2021 | Des élèves dans la cour de l'école
Depuis 2018, une loi malienne protège les droits des handicapés, mais les obstacles quotidiens persistent pour les aveugles et malvoyants.Image : Nicolas Remene/AFP/Getty Images

Au Mali, près de 0,8 % de la population vit avec un handicap, selon les statistiques nationales. À l’Institut national des aveugles du Mali (Inam), l’inclusion se pratique concrètement dans les classes : dans une salle de neuvième année du premier cycle fondamental, on compte 35 élèves voyants, cinq malvoyants et douze non-voyants.

Parmi eux, Nouhoum, 16 ans, candidat cette année au diplôme d’études fondamentales (Def), explique comment il suit le rythme de ses camarades voyants grâce au braille. "On écrit avec ça, on le fait piquer, on l’appelle un poinçon. C’est comme le stylo. On écrit en même temps que les élèves voyants", raconte-t-il. Grâce à ces méthodes, Nouhoum affiche d’excellentes notes : 17 sur 20 en septième année et 16 sur 20 l’année dernière.

De son côté, Mamadou, 13 ans, inscrit en huitième année après un problème de vision, se dit satisfait de l’adaptation offerte par l’institut : "Ici, ils m’ont vraiment traité comme leurs semblables. On ne m’a pas différencié des autres."

La Journée internationale des personnes handicapées, le 3 décembre, rappelle l’importance de l’inclusion et du respect de leurs droits au Mali.Image : Nicolas Remene/AFP/Getty Images

Préjugés et obstacles dans l’espace public

Une fois sortis de l’institut, les élèves malvoyants ou non-voyants se heurtent souvent aux préjugés et à des infrastructures inadaptées. Nouhoum raconte : "Si on a besoin d’aide pour aller dans un parc, il arrive que certaines personnes nous considèrent comme des mendiants. C’est ce que je n’aime pas."

Pour Hadji Barry, président de l’Union malienne des aveugles (Umav) et membre du Conseil national de transition, ces obstacles restent quotidiens. "Les gens doutent souvent de nos capacités, sans nous connaître. L’environnement n’est pas tout à fait adapté, il y a souvent des fossés à ciel ouvert. Traverser la route est compliqué, et certains pensent que le handicap est transmissible", explique-t-il.

Une loi existe, mais l’application reste limitée

Depuis 2018, le Mali dispose d’une loi promouvant la protection des droits des personnes handicapées, assurant l’égalité des chances et l’adaptation des services publics et privés à leurs besoins. Malgré cette avancée législative, les difficultés persistent pour les personnes aveugles ou malvoyantes dans la vie quotidienne.

Cette problématique est mise en lumière à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre, rappelant l’importance de l’inclusion et du respect des droits des personnes handicapées dans la société malienne.