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Mali : l’EUTM a un nouveau chef

Paul Lorgerie
7 juillet 2021

Le général de brigade allemand Jochen Deuer a pris le commandement de la mission de formation de l’Union européenne, l’EUTM au Mali.

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Image : Camille Laffont/AFP/Getty Images

La cérémonie était sous le signe de la coopération entre forces armées présentes au Mali. Etaient en effet présent le général Conruyt, commandant de la force française Barkhane ou encore l’Amiral Bléjean, directeur général de l’Etat-major de l’Union européenne et bien sûr des hauts gradés de l’armée malienne.

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 Un mandat sous le signe de la continuité

Plus de 2000 soldats maliens formés en six mois et une décentralisation effective des entraînements dans les régions. C’est ce à quoi s’est attelé le général de brigade Luis Herreiz Gracia, en accord avec le 5e mandat en vigueur depuis le 18 mai 2020. Ce qui n’a pas été sans difficultés. 

"Il est facile d’écrire des théories sur le papier. Mais afin de matérialiser ce qui est écrit sur le papier, vous avez besoin d’aller sur le terrain. Vous avez besoin de fournir une grande charge de travail. Non parce qu’il y avait une faille dans l’agenda, mais parce que tout est nouveau".

Le général Luis Gracia lors d'une session de formation des forces maliennes.Image : EUTM Mali

Et si le général Gracia a bien posé les premières pierres, notamment en décentralisant les activités au plus proches des théâtres d’opération, c’est-à-dire dans les villes de Ségou, Sévaré ou encore Gao, il regrette de ne pas avoir eu plus de temps. "Je n’ai pas eu assez de temps. Une journée ne dure que 24h, mais j’en avais eu 30 par jour… " a t-il précisé.

Une critique d’ailleurs portée à la mission par certains diplomates : le manque de temps. Mais quoiqu’il en soit, son successeur, le général Jochen Deuer, a promis de s’inscrire dans la continuité de son collègue espagnol. Notamment en développant cette politique de décentralisation de la formation. 

"La décentralisation, cela veut dire de faire les entraînements là où sont les besoins. Ce sera un point clé pour mon commandement et donc pour mon temps ici " assure t-il.

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Des risques

Mais faire monter les instructeurs au nord est un risque. Avec un mandat non-exécutif, donc dans lequel l’EUTM n’a pas le droit de mener des opérations offensives, les forces européennes doivent pouvoir conseiller en toute sécurité. 

Les précisions du correspondant de la DW Paul Lorgerie

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Plus facile à dire qu’à faire, lorsque l’on sait que la fin de la force française Barkhane sous sa forme actuelle a été annoncée, engendrant ainsi une réduction de ses effectifs. 

Ce que l’Amiral Bléjean, directeur général de l’état-major de l’Union européenne, a bien en tête. 

Selon lui "ce qui est important pour la mission, c’est de comprendre les enjeux sécuritaires que cela implique. Cette décentralisation est possible dans des endroits où l'EUTM peut pleinement s’exprimer. Un retrait de Barkhane de certaines enceintes nous amènera à ajuster le dispositif ".

Pour ajuster le dispositif, les instructeurs, actuellement au nombre de 700, seront bientôt 1300, notamment avec l’envoi de 150 soldats allemands supplémentaires. 

Lire aussi : Interrogations sur l’engagement allemand au Mali

A noter par ailleurs que l’Union européenne doit décider très prochainement de l’envoi d’instructeurs européens au Mozambique, où une mission de l’EUTM doit s’ouvrir à l’automne prochain.