Le Mali appelé à réintégrer le G5 Sahel
24 août 2022Mi-mai, les autorités de transition au Mali ont décidé de se retirer du G5 Sahel au motif qu'elles avaient été empêchées d’en assurer la présidence. Une erreur, selon Bakary Sambe, directeur régional du groupe de réflexion africain Timbuktu Institute.
"Le départ du Mali du G5-Sahelétait un non-sens car le Mali est l'épicentre de cette violence djihadiste, à partir duquel celle-ci s'est transférée au Niger, au Burkina Faso et dans les autres pays de la région. Donc je crois que cet appel au retour n'est qu'une simple logique. Nous avons vu récemment comment l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) s'est repositionné notamment dans la région de Ménaka et Gao. Et on a vu ce qui s'est passé à Tessit (non loin de Gao) ces derniers jours. Cela montre que c'est un signal que la coopération transfrontalière est indispensable avec le Niger aujourd'hui", explique à la DW, le chercheur senegalais.
Objectifs non respectés
Le Mali est aujourd'hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme depuis son départ du G5 Sahel.
Mais selon Boubacar Salif Traoré, directeur d'Afriglob et spécialiste des questions de sécurité et de développement dans le Sahel, les objectifs assignés à cette structure n’ont jamais été respectés.
Il explique que "le G5 Sahel a été créé entre autres à l'initiative du Mali en 2014. Et il a fallu attendre 2017 pour commencer à voir l'opérationnalisation de la force conjointe. Mais les objectifs de création n'ont jamais suivi le processus qui avait été défini au départ. Ce qui pose aussi un autre problème, c'est que cette force a été créée par les chefs d'Etat de la sous-région des cinq pays membres. Mais derrière, on soupçonne de fortes implications extérieures qui empêchent la force d'atteindre ses objectifs."
Le G5 Sahel est composé du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. Ces pays, à l'exception du Tchad et de la Mauritanie, font face régulièrement aux attaques djihadistes occasionnant des milliers de déplacés.