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Mali : l'âge à la retraite renvoie les magistrats en grève

Mahamadou Kane
30 novembre 2022

Les magistrats dénoncent la durée de l'âge avant d'aller à la retraite et menacent même d'arrêter le travail, dans un contexte marqué par la grogne sociale.

Mali Président Colonel Assimi Goita
Les magistrats demandent au gouvernement de transition de satisfaire leurs doléancesImage : Annie Risemberg/AFP

Après les étudiants qui réclamaient la semaine dernière de meilleures conditions d’apprentissage dans les facultés et le paiement d’arriérés de bourses et de trousseaux, place maintenant aux magistrats. Ceux-ci ont entamé lundi dernier (28 novembre) une grève de 5 jours pour s’opposer au prolongement de l’âge à la retraite au sein des juridictions

 

La grogne sociale s'étend

Des voix s'élèvent pour dire que les autorités de transition ont manqué de vigilance pour éviter les arrêts de travail au sein de différents corps de pays. C'est le cas de Pour Mamedy Dramé de la société civile malienne, par exemple qui s’étonne surtout du manque d’anticipation des syndicalistes présents dans le gouvernement ou au conseil national de transition (CNT).  

"Etudiants, enseignants, agents de santé, magistrats … Plus la transition dure, plus elle ouvre la voie à toutes sortes de revendications. Cette grogne sociale après une conférence sociale est très difficile à expliquer. Normalement, elle devait asseoir les bases d’un apaisement dans le milieu syndical", explique Pour Mamedy Dramé à la DW.   

La cherté de la vie aussi joue un rôle dans l'évolution de la situation dans ce pays. 

La levée de l'embargo sur le Mali ne semble pas avoir calmé la cherté de la vieImage : Boureima Soulo/DW

Abdoulaye Guindo, bloggeur au sein de la plateforme Benbere, la décrit en ces termes : 

"La levée de l'embargo combinée à l’augmentation du budget de la présidence et du Conseil national de transition (CNT) a visiblement poussé les syndicats à comprendre qu’après la levée de l’embargo contrairement à ce que les autorités maliennes disent, les comptes du Mali doivent bien se porter. Ils se disent certainement pourquoi ne pas mettre sur la table les revendications compte tenu du fait que les budgets du côté des institutions n’ont pas été revus à la baisse mais à la hausse. Pour ces syndicalistes, il y a donc suffisamment d’argent dans le trésor de l’Etat pour prendre en compte leurs revendications."  

"Il faut privilégier le dialogue"

D’autres, au contraire, à l’instar de Jeamille Bittar, porte-parole du M5 Rfp, un proche du Premier ministre Choguel Maïga essaient de calmer le jeu en appellant au dialogue les parties. 

Il estime que "tout cela va dans l’ordre normal des choses. Il y’a eu un temps d’accalmie, il y’a eu un temps de discussion, de dialogue, il y’a eu un temps d’accord. Mais au-delà, il y’a un temps d’exécution de ces différents accords. Mais ce qui est le plus important pour moi, c’est que le dialogue puisse se poursuivre et qu’il n’y ait pas de rupture à ce niveau.

"Nous demeurons des êtres humains. Un Etat reste tributaire de ses ressources et de l’autre côté les revendications que les uns et les autres font, vont dans le sens de la réclamation de leurs droits", renchérit-il’   

Les enseignants prévoient de leur côté d’aller en grève de 72H du 14 au 16 décembre prochain pour exiger l’application de l’article 39 relatif à leur statut.  

  

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