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Mali : le Jnim de plus en plus menaçant

30 octobre 2025

Le 28 octobre, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, dirigé par Iyad Ag Ghaly, a attaqué un convoi de carburant, à 50 km de Kati, proche de la capitale, Bamako.

Des djihadistes portant leurs armes.
Les djihadjistes du JNIM multiplient les attaques au Mali.Image : ROMARIC OLLO HIEN/AFP/Getty Images

L'attaque du 28 octobre a été filmée et diffusée par les djihadistes dans des vidéos de propagande. Depuis près de deux mois, le groupe multiplie les attaques sur les axes routiers autour de la capitale pour isoler Bamako. 

​Les explications de Nafissa Amadou

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"Le Mali fonce droit vers un scénario à la Kaboul, en 2021"  lance Mohamed Ag Ahmedou, journaliste et directeur du cabinet Méhari Consulting au Mali. Il ne cache donc pas ses craintes.

Ces inquiétudes sont partagées par l’ambassade des États-Unis qui a appelé ses ressortissants à quitter immédiatement le Mali, évoquant une situation imprévisible et dangereuse à Bamako.  

Frustrations ethniques

Les djihadistes poursuivent leur offensive autour de la capitale malienne. Si Iyad Ag Ghaly gagne du terrain, c’est parce qu’il joue sur les frustrations ethniques et sociales causées par l’armée malienne, explique Mohamed Ag Ahmedou.  

Selon lui "les militaires ont laissé la place aux radicaux parce qu'ils ont fait venir des mercenaires russes qui ont livré des expéditions punitives sur des campements dans le Sud, le Centre et dans le Nord".

Pour le journaliste "c'est ça qui a fait que les groupes terroristes ont pu embrigader facilement des jeunes désœuvrés. Au-delà de ça, il y a les soutiens des prédicateurs radicaux des régions du Sud tels que Bina Diarra et d’autres".

Défection de certains militaires

Selon Mohamed Ag Ahmedou, des militaires frustrés auraient aussi rejoint le groupe terroriste, ce qui expliquerait son influence.   

"Il y aussi des représailles commises contre les hauts gradés, parce que l'armée est morcelée aujourd'hui. Beaucoup d'officiers supérieurs ont été torturés, mis en prison et cela a fait déserter beaucoup d'officiers, beaucoup de militaires" assure par ailleurs Mohamed Ag Ahmedou.

Des habitants de Bamako attendant la livraison de carburantImage : DW

Iyad Ag Ghaly est aussi soutenu par des figures comme le djihadiste Amadou Koufa et il bénéficie de soutiens dans certaines communautés, notamment touarègues et peules, ajoute Mamadou Mouth Bane, spécialiste du djihadisme et de la criminalité dans le Sahel. 

Selon lui, "des groupes séparatistes du nord du Mali, comme les Touaregs, parfois, s'appuient sur le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans pour mener des opérations. C'est un groupe qui est très dynamique. Ce qui est inquiétant, c'est le fait de le voir progresser vers le sud du Mali, ce qui nous confirme qu'il y a une menace forte".

Iyad Ag Ghaly est par ailleurs présenté comme un combattant expérimenté. Il a participé à plusieurs conflits en dehors du Mali : au Liban, en Libye, mais aussi au Tchad, ce qui a contribué à forger son expérience militaire. Son influence régionale rendrait par ailleurs sa capture difficile.