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Ben le Cerveau accusé d'avoir voulu discréditer l'Etat

Mahamadou Kane
5 septembre 2023

Le leader du mouvement souverainiste "Yerewolo Debout sur les remparts " Adama Diarra dit "Ben le Cerveau" est en détention au Mali.

Les membres du mouvement " Yerewolo Debout sur les remparts" lors d'une réunion
Le leader de " Yerewolo Debout sur les remparts " a été interpellé lundiImage : Flourish Chukwurah/DW

Au Mali, Adama Diarra dit Ben le Cerveau passera sa première nuit en prison ce mardi (05.09). Le leader du mouvement souverainiste "Yerewolo debout sur les remparts " avait été interpellé lundi (04.09) par la brigade d'investigation judiciaire à la demande du procureur du pôle anti-cybercriminalité. La justice malienne lui reproche d'avoir porté atteinte au "crédit de l'Etat " après ses propos tenus sur la gestion de la transition et notamment sur la nécessité pour les autorités de transition de respecter le chronogramme électoral. 

Le dimanche 27 Août, sur le plateau d'une radio de la capitale malienne, Ben le Cerveau, membre du Conseil National de Transition et très proche des colonels au pouvoir, a été interrogé sur la fin de la transition annoncée pour mars 2024. 

Il a alors décliné la position de son mouvement Yerewolo debout sur les remparts :

"Oui Yerewolo debout sur les remparts a été appelé comme les autres partis politiques, les 291 partis politiques. Notre délégation était conduite par Ali Togo. Le gouvernement a pris l'engagement qu'il n'allait pas dépasser 24 mois comme durée de transition. La communauté internationale avait pris acte. Pour honorer cet engagement international, nous sommes prêts du point de vue organisationnel. Yerewolo a estimé qu'à partir du moment où les sanctions des institutions économiques et financières ont été levées, nous devons faire en sorte d'organiser l'élection présidentielle conformément au chronogramme électoral pour ne pas tomber sous le coup d'autres sanctions inutiles," a-t-il assuré.

Pour Siriki Kouyaté, porte-parole du mouvement "Yerewolo debout sur les remparts", la position de son organisation, un soutien de première heure de la transition, dérange.

Ecoutez les précisions de Mahamadou Kane

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Selon lui : "Voilà pourquoi juste après son émission, les gens disaient qu'il allait être chassé du CNT et nous avons appris qu'il a été arrêté hier lundi. Nous connaissions donc par avance le scénario avant que Ben ne soit placé sous mandat de dépôt. Là où nous sommes aujourd'hui, le mouvement Yerewolo debout sur les remparts reste serein et appelle le peuple malien à l'accalmie et à la sérénité que nous sommes dans une révolution intelligente et que rien ne nous surprendra dans cette guerre. Rien n'entravera la marche en avant de la révolution, la marche en avant du peuple malien vers le progrès."

Pas une première

Selon Alexis Kalembry, journaliste et directeur de publication à Mali Tribunes, l'interpellation puis le placement sous mandat de dépôt de Ben le Cerveau est une surprise, mais aussi une continuité dans le cadre de la restriction de la liberté d'expression dans le pays.

Il explique que "c'est vraiment un défenseur du régime, mais en même temps ce n'est pas une première. Souvenez-vous de Issa Kaou Djim, ex-membre du CNT et proche des militaires au pouvoir, qui avait été également emprisonné et renvoyé du conseil législatif de la transition. Tout porte à croire qu'il y a une ligne tracée de laquelle il ne faut pas s'éloigner, s'écarter, qui qu'on soit. Donc cela voudrait dire qu'il n'est permis à personne de critiquer la transition."

Le célèbre chroniqueur radio Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath de même que Rokia Doumbia dite " Rose poivron ", une activiste de la société civile, dorment depuis plusieurs mois en prison en raison de leurs opinions sur la gestion de la transition ou encore sur la cherté de la vie.

Ben le cerveau sera jugé vendredi devant le pôle anti-cybercriminalité de Bamako.

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