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Offensive imminente de l'armée sur Kidal au Mali

Mahamadou Kane
7 novembre 2023

Depuis le départ de la Minusma de Kidal, l'offensive de l'armée serait imminente pour récupérer le camp de cette ville. La situation est suivie de près par certains maliens.

L'armée malienne prépare une offensive pour reprendre la base de Kidal entre les mains des ex-groupes rebelles du nord
Des soldats maliens à Gao (juillet 2019)Image : Souleymane Ag Anara/AFP

Depuis le départ en début de semaine dernière des casques bleus de la mission onusienne, ce sont les combattants du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD)  qui occupent ce camp stratégique du nord du Mali. L’Etat major des armées a affirmé  le vendredi (3 novembre)  avoir mené des frappes ciblées sur cette emprise aux mains de cette coalition d’une partie des groupes armés signataires des accords d’Alger de 2015.  C’est dans ce contexte tendu que certains habitants de la ville ont déjà rejoint les localités voisines. L’armée malienne communique peu depuis le départ des casques bleus du camp qu’ils occupaient à Kidal. Mais il se murmure à Bamako que les FAMa (Forces armées maliennes) ainsi que leur partenaire russe préparent une opération d’envergure pour reprendre le contrôle de cette ville tombée depuis aux mains des ex-rebelles de la Coordination des mouvements del’Azawad

Des soldats de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) en patrouille à Kidal le 28 août 2023Image : SOULEYMANE AG ANARA/AFP/Getty Images

Sur place, beaucoup d’habitants craignent des frappes de l’aviation malienne, mais certains, comme cet habitant préférant garder l’anonymat, rien ne vaut la paix :

"Personne n’a besoin de la guerre, personne. Deuxièmement, je ne crois pas que les gens soient hostiles à l’Etat. Je crois tout simplement qu’il y a des choses sur lesquelles, ils ne se sont pas compris avec l’Etat. Et ce sont des choses que l’on peut dépasser. L’Etat reste l’Etat quelle que soit la force des mouvements ou la politique des mouvements, c’est à l’Etat de trouver des compromis et c’est à l’Etat de trouver des solutions comme cela a toujours été le cas. Même les mouvements armés, ils le savent."

Bonne nouvelle

Pour Mohamed, qui a enseigné durant neuf ans à Kidal et qui a quitté la ville suite aux violences qui ont suivi l’occupation de la ville par le Mouvement national de libération nationale del’Azawad (MNLA) et les djihadistes d’Ansar Dine en mars 2012, l’éventualité d’une entrée dans les prochains jours de l’armée malienne dans cette ville stratégique est plutôt une bonne nouvelle.

Les explications de Mahamadou Kane à Bamako

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Mohamed dit ne pas craindre pour le sort de la population civile en cas de combats entre les FAMa et le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD). Mais il regrette la déscolarisation des enfants de Kidal durant toutes ces années.

Il explique que "c’est une lueur d’espoir pour la paix. Cela va permettre à certaines activités comme l’éducation de fonctionner normalement. Ce que je veux dire aux uns et aux autres, c’est que tous les matériels de 2012 à nos jours, on peut les récupérer, mais il y a une chose qu’on ne peut plus récupérer, ce sont les générations qui ont été sacrifiées, qui ont perdu la formation, qui ont perdu l’éducation, on ne peut plus les récupérer. C’est une énorme perte pour la nation."

Du côté de l’exécutif malien, on affirme qu’aucune portion du territoire ne restera aux mains des groupes armés.

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