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La CMA inquiète de l'avenir de l'accord d'Alger

Mahamadou Kane
18 juillet 2022

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) dit noter avec inquiétude "l’abandon" de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.

Signature de l' Accord de paix à Alger
Des représentants de la CMA et du gouvernement malien lors de la signature de l'Accord d'AlgerImage : Farouk Batiche/AFP/Getty Images

Dans son communiqué, la CMA dénonce les violences commises contre les populations civiles dans les régions de Ménaka et Gao. L’organisation des ex-rebelles les qualifie de violation des droits de l’homme et du droit humanitaire international.

Elle met surtout l’accent sur la lenteur dans la mise en œuvre des accords d’Alger, signés les 15 et 20 mai 2015 à Bamako.   

Pour une source anonyme au sein du gouvernement malien, contactée par la DW, la déclaration de la CMA est "fallacieuse". Avant d’ajouter que "d’importants efforts" sont en train d’être faits par les autorités militaires de la transition pour une meilleure application de l’accord.  

"Nous leur avons ouvert les portes du gouvernement et du CNT pour qu’ils prennent part directement aux prises de décisions sur la vie de la nation » a-t-il poursuivi.  

Autres réactions

Selon l’universitaire Brehima Mamadou Koné, il y a des préalables avant la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.

"Par exemple, les dispositions qu’on peut mettre en application aujourd’hui, il faut les appliquer avant d’aller vers la révision constitutionnelle qui va nous permettre de pouvoir mettre en œuvre les autres dispositions de l’accord issu du processus d’Alger. Je pense que ce communiqué ne veut pas dire qu’on va se retrouver dans la situation qui prévalait avant la signature de l’accord (une sorte de rapport de force entre le gouvernement et les groupes armés du Nord). Mais c’est plutôt pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la lenteur de la mise en œuvre de l’accord."

Une réunion du Comité de suivi de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali en 2021 à KidalImage : Mali UN Mission

Boubacar Sangaré, analyste politique et sécurité, estime pour sa part que la CMA n’a rien dit de nouveau sur la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger et sur la situation sécuritaire. 

"Le communiqué ne dit pas autre chose que le constat formulé par l’observateur indépendant dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, en l’occurrence le centre Carter qui a formulé récemment les mêmes inquiétudes autour de la dégradation de la situation sécuritaire et la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord."

Dégradation du climat sécuritaire

Toujours selon Boubacar Sangaré, "La CMA parle de dégradation des conditions sécuritaires, ce qui a le mérite de rappeler que le Mali est toujours confronté à des défis liés à la stabilité et à la paix. Dans le nord du pays, la stratégie du gouvernement pour sortir de la crise s’articule notamment autour de cet accord signé en 2015 avec la coordination des mouvements de l’Azawad et la plateforme des mouvements du 14 juin 2014." Et conclut que "Sept ans après, l’environnement sécuritaire continue de se dégrader et l’épicentre des violences a même glissé du nord vers le centre du Mali, notamment les régions de Ségou et de Mopti qui sont devenues des foyers d’instabilité avec des dynamiques conflictuelles disparates."  

C’est désormais Alghabass Ag Intalla qui devient le nouveau président de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Il succède à ce poste à Bilal Ag Cherif.  

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