Les islamistes auraient libéré l'opposant malien après l'avoir retenu en otage pendant plus de six mois. Sophie Pétronin, otage française, aurait elle aussi été libérée.
Le chef de file de l'opposition avait été kidnappé le 25 mars alors qu'il était en campagne dans le centre du Mali.Image : Katrin Gänsler
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Le chef de file de l'opposition malienne, 70 ans, qui a été enlevé alors qu'il faisait campagne à l'approche des élections législatives, serait monté à bord d'un avion dans le nord du Mali avec l'humanitaire française Sophie Petronin. Le vol en provenance de la région de Kidal se dirigeait vers Gao puis sur la capitale, Bamako, selon une source gouvernementale qui a requis l'anonymat.
Une trentaine de djihadistes ont été sortis de prison lundi et mardi, après plus d'une centaine pendant le weekend, pour tenter d'obtenir la libération de Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé.
Soumaïla Cissé est la personnalité nationale la plus éminente kidnappée au Mali depuis que les rébellions indépendantistes et jihadistes de 2012 ont plongé le pays dans une crise sécuritaire profonde.
La spirale des violences a causé, avec les tensions intercommunautaires, des milliers de morts civils et militaires, malgré le déploiement de forces françaises et internationales, et s'est propagée au Burkina Faso et au Niger voisins. Le sort de M. Cissé a constitué un des cris de ralliement de la contestation de plusieurs mois contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta.
Ce dernier a fini par être renversé par un putsch le 18 août. Les colonels qui l'ont déposé contrôlent la transition politique qu'ils ont eux-mêmes organisée et qui doit ramener les civils au pouvoir sous 18 mois.
Ecoutez les explications de notre correspondant (Mahamadou Kane, en direct de Bamako)
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Après la formation d'un gouvernement lundi, dans lequel les militaires conservent des postes stratégiques, les Etats ouest-africains ont salué mardi les "avancées notables vers la normalisation constitutionnelle" et décidé de lever les sanctions qu'ils avaient imposées au Mali après le coup d'Etat.
Au moins huit autres otages occidentaux resteraient détenus au Sahel. L'une des vidéos de 2018 dans laquelle apparaît Mme Pétronin montre par ailleurs aussi une religieuse franciscaine colombienne, Soeur Gloria Cecilia Narvaez, enlevée en 2017, qui aide la Française à boire ou essuie délicatement son visage.
Chronique des points saillants de la crise sécuritaire au Mali
Aux urnes ce dimanche 29 juillet, les Maliens élisent leur nouveau président dans un contexte sécuritaire fragile. Tout a commencé en 2012 lorsqu’une rébellion touareg éclate dans le Nord du pays.
Image : picture-alliance/dpa
2012-2018 : une période mouvementée au Mali
Petit retour en arrière : le 22 mars 2012, les militaires prennent le pouvoir à Bamako et annoncent avoir renversé le régime du président Amadou Toumani Touré (photo), l'accusant d'être un "régime incompétent" dans la lutte contre la rébellion et les groupes islamistes dans le Nord. C'est Amadou Sanogo, chef de la junte malienne, qui prend le pouvoir.
Image : picture alliance/AP Photo/P. Nangia
La France intervient militairement avec l'opération "Serval"
Le 11 janvier 2013, la France intervient militairement, en partenariat avec la Cédéao dans le cadre de l'opération "Serval", contre les groupes islamistes qui contrôlent le Nord du Mali et progressent vers le Sud. Cette force sera remplacée en 2014 par l'opération Barkhane, toujours dans l'optique de combattre les djihadistes qui contrôlent la région du Sahel.
Image : Reuters/B. Tessier
Le premier attentat-suicide du pays
Le 8 février 2013, le premier attentat-suicide de l'histoire du Mali a lieu dans le nord du pays à Gao, visant des militaires maliens. L'attaque est revendiquée par le Mouvement pour l'unicité du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Alors qu'à Bamako, des militaires maliens attaquent le camp d'une ancienne unité d'élite de l'armée.
Image : Reuters
Lancement officiel de la Minusma
La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est officiellement lancée le 1er juillet 2013. Elle remplace la Mission africaine de stabilisation du Mali et doit contribuer à assurer la paix et la sécurité, encore fragiles dans le pays, avec le déploiement des Casques bleus : 12.600 militaires et policiers.
Image : picture alliance/dpa/M. Kappeler
Ibrahim Boubacar Keita : le nouveau président du Mali
Le 4 septembre 2013, Ibrahim Boubacar Keita remporte la présidentielle face à son adversaire Soumaïla Cissé. Selon les résultats officiels, il a été élu avec 77,61% des voix. Les principaux défis à relever : paix, sécurité et réconciliation nationale, ainsi que les enjeux sociaux.
Image : picture alliance/dpa
Elections législatives 2013 : aucun parti n'atteint la majorité
Plus de 1000 candidats partent à la conquête des suffrages des Maliens pour pourvoir à 147 sièges de députés au parlement lors de la campagne électorale officielle pour les législatives du 24 novembre 2013. Suite aux résultats provisoires des législatives publiés quatre jours plus tard, aucun parti ou coalition de partis n'atteint la majorité.
Image : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images
L'Allemagne soutient le Mali
Le président Ibrahim Boubacar Keita est reçu à Berlin par la chancelière allemande, Angela Merkel, le 11 décembre 2013 afin de réaffirmer les relations entre les deux pays.
Image : picture-alliance/dpa
2015, une année meurtrière
Le 7 août, treize personnes sont tuées lors d’une prise d’otages à l’hôtel Byblos à Sévaré, dans le centre du Mali. Le 20 novembre, un attentat contre l'hôtel Radisson Blu fait plus de 20 morts à Bamako. Quelques mois plus tôt, en mars 2015, c'est le restaurant-bar La Terrasse dans la capitale qui était attaqué, faisant cinq morts.
Image : S. Rieussec/AFP/Getty Images
Accord d'Alger : réconciliation entre le gouvernement malien et les groupes armés
Un accord de paix est officiellement signé le 15 mai à Bamako par le gouvernement du Mali et les principaux groupes rebelles sous une médiation internationale. Cependant, plus tard, les violences entre mouvements armés signataires de l’accord de paix dans la région de Kidal menacent cet accord et mettent son application en péril.
Image : F. Batiche/AFP/Getty Images
Manifestation violente contre les autorités intérimaires
Au moins trois personnes sont tuées à Gao le 12 juillet 2016, dans le nord du Mali, lors d’une manifestation de jeunes contre la mise en place des autorités intérimaires dans le nord du Mali.
Image : Getty Images/AFP/M. Cattani
Le procès Sanogo
Le procès de l'ex-putschiste Amadou Haya Sanogo, responsable du coup d’État de 2012, commence le 30 novembre 2016 à Sikasso. Arrêtés en novembre 2013, Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés doivent s'expliquer sur l'exécution de vingt et un "bérets rouges".
Image : picture-alliance/dpa
Montée de violence dans le Nord du pays
Le 18 janvier 2017, un attentat suicide revendiqué par Al-Mourabitoune, un groupe affilié à Aqmi, Al-Qaida au Maghreb Islamique, fait plus de 70 morts dans une caserne militaire de Gao, ville située dans le Nord-est. Le dimanche 22 janvier, trois soldats maliens périssent lorsque leur véhicule saute sur une mine entre Gao et Tombouctou. En moins d’une semaine, le Mali est frappé deux fois.
Image : Getty Images/AFP
Élections 2018 : Les manifestants réclament des élections libres et transparentes
Le 8 juin 2018, plusieurs milliers de manifestants battent le pavé à Bamako, exigeant des élections libres et transparentes au Mali. À l'appel de l'opposition et de la société civile, les manifestants donnent de la voix dans une atmosphère calme sous l'encadrement des forces de sécurité qui font preuve de retenue après la répression de la précédente marche.
Image : AFP/M. Cattani
31ème sommet de l'UA : l'Afrique continue sa lutte
Le 2 juillet 2018, plus de vingt chefs d’Etat prennent part à Nouakchott au 31ème sommet de l’UA. Le sommet se place sous le signe de la lutte contre la corruption au moment où perdurent les conflits sur le continent.
Image : Getty Images/A.O.M.O.Elhadj
G5 Sahel : Emmanuel Macron se rend en Mauritanie
Le président Français Emmanuel Macron se rend dans la capitale mauritanienne de Nouakchott où prend fin le sommet de l'UA, au lendemain d'une nouvelle attaque contre la force conjointe du G5 Sahel à Gao. Avec cinq Chefs d'Etat du G5 Sahel, Macron évoque les questions securitaires de la région.
Image : picture-alliance/L.Marin
24 candidats à la présidentielle du 29 juillet
La campagne électorale en vue de la présidentielle du 29 juillet a commencé le 7 juillet et dure jusqu'au 27 à minuit. 24 candidats sont officiellement entrés en campagne, dans un contexte sécuritaire instable. Au cas où aucun candidat n’obtiendrait la majorité absolue au premier tour, un second tour est prévu le 12 août 2018.