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Mali : inquiétudes sur le calendrier électoral

Mahamadou Kane
12 janvier 2023

Le référendum constitutionnel est prévu en mars 2023. La présidentielle en 2024. Mais, des acteurs politiques doutent du respect du calendrier électoral.

Le chemin qui mène aux élections est encore long au Mali
Le chemin qui mène aux élections est encore long au MaliImage : Yasuyoshi Chiba/AFP

Selon Amadou Traoré du parti Mouvement patriotique sauvons le Mali, le référendum et les autres scrutins devraient se tenir mais il doute que cela se fasse aux dates prévues.

"Le 19 mars prochain (date du référendum en vue de l’adoption de la nouvelle Constitution, ndlr), je ne suis pas très optimiste par rapport à cette date. Parce qu'il y a des préalables, il y a beaucoup d’enjeux liés notamment à la sécurité, aux aspects techniques et logistiques et aux ressources humaines. Je ne crois pas qu’on puisse gérer tout cela d’ici cette date. Je sais quand même que toutes ces élections se tiendront, mais je reste dubitatif sur le respect des dates compte tenu de la situation du pays", dit Amadou. 

Yehia Adama Maïga, du parti Malidenw Hakilina, estime de son côté que face aux défis de plusieurs échéances électorales prévues en 2023 et en 2024, le mieux serait de s’en tenir à la tenue d’un seul scrutin.

"La proposition qu’il y a à faire, c’est de surseoir peut-être aux élections communales et législatives d’abord et d’aller directement à l’organisation de l’élection présidentielle. Ça va coûter moins cher et ça va faire qu’ils (les autorités de transition) auront du temps pour se renforcer.’’ 

Le calendrier électoral est-il tenable au Mali ? (audio)

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"Un glissement va s'imposer" 

Selon l’expert électoral, Ibrahim Sangho, président de la mission d’observation électorale au Mali, il y aura forcément un glissement dans le calendrier électoral. 

"Suivant la loi du chronogramme électoral, il doit y avoir six élections avant la fin de la transition. Mais, à notre avis, déjà pour le référendum, la date du 19 mars 2023 est remise en cause. Parce que suivant la loi électorale, six mois avant les élections y compris pour le référendum, les démembrements de l’AIGE (l’Autorité indépendante de gestion des élections) doivent être mis en place. Mais on se rend compte que cela n’est pas le cas. Donc probablement, le référendum sera décalé au mois de juin 2023.

A quand le référendum ?

Et toujours selon l'expert électoral, Ibrahim Sangho, "si le référendum est décalé en juin 2023, cela veut dire que si le texte passe au référendum, le président de la transition doit promulguer la nouvelle Constitution dans un délai d’un mois. Et si la nouvelle Constitution est adoptée en juillet, cela signifierait qu’il faut relire de nouveau la loi électorale et la loi organique des députés. Parce qu’il y a des dispositions dans la nouvelle Constitution qui ont changé l’état actuel des choses.’’ 

Ce jeudi, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga s’est entretenu avec la classe politique pour évoquer le référendum constitutionnel annoncé pour le 19 mars prochain.