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Au Mali, des critiques du pouvoir devant la justice

Mahamadou Kane
25 novembre 2025

Au Mali, un chroniqueur radio et une influenceuse sont notamment accusés d’atteinte au crédit de l’État et d’association de malfaiteurs.

Ras Bath lors d'une marche silencieuse.
Le chroniqueur et activiste Ras Bath n'en est pas à sa première comparution devant un juge.Image : Nicolas Remene/Le Pictorium/IMAGO

Au Mali, on devrait connaître le sort du célèbre chroniqueur radio Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath, et de l'influenceuse Rose vie chère, le 16 décembre prochain. C'est du moins, ce qu'a décidé, ce mardi (25.11), la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Bamako.

Ces deux personnalités critiques des militaires au pouvoir au Mali sont accusées, entre autres, d'atteinte au crédit de l'État et d'association de malfaiteurs.

La chambre d'accusation de la Cour d'appel avait pour mission, lors de l'audience de ce matin, d'arbitrer en qualité de juge d'instruction dans le dossier de Ras Bath et de Rose vie chère. Les avocats des deux prévenus avaient préalablement réclamé l'acquittement de leurs clients.  

Deux accusés déjà condamnés par le passé

En effet, pour ceux-ci, les faits qui leur sont reprochés ont déjà été jugés. Rose vie chère a déjà été condamnée à un an de prison pour "violence envers le chef de l'État et incitation à la révolte", puis relaxée en appel.

Ecoutez le reportage à Bamako...

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Ras Bath, est pour sa part, en détention provisoire depuis le 11 juillet 2023. L'ancien Garde des sceaux, maître Kassoum Tapo, est l'un de ses conseils. Il rappelle que "Ras Bath a été jugé et condamné pour 'simulation d'infraction' à 18 mois de prison, dont neuf avec sursis. Il a donc largement purgé ses peines. Donc, ce sont les mêmes faits, pas autre chose, qui sont dans le dossier pour lequel ils sont poursuivis pour "association de malfaiteurs”, pour des personnes qui ne se connaissent pas, et ensuite : 'atteinte au crédit de l'État' et 'crime à caractère religieux, régionaliste et raciste'. C'est grave, parce que ce sont des gens qui sont en prison depuis presque trois ans."

"Il n'y a rien de nouveau dans le dossier"

Mohamed Ali Bathily est le père et l'avocat de Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras Bath.

Pour lui, "le juge d'instruction ne s'est pas du tout prononcé sur l'accusation d'association de malfaiteurs ou encore de crime à caractère religieux, régionaliste et raciste. Les questions posées étaient relatives à la simulation d'infraction, alors que ce dossier a été jugé. Notre rôle, c'est d'apprécier le travail du juge d'instruction. En conclusion, nous demandons la relaxe de nos clients, car nous estimons qu'il n'y a rien de nouveau dans le dossier."

Les avocats de Ras Bath et de Rose vie chère affirment qu'ils font confiance en la justice malienne.

Le procureur général, qui fait office de poursuivant, a demandé à la cour de mener une enquête impartiale pour prouver la culpabilité ou l'innocence des suspects.

En plus de Ras Bath et de Rose vie chère, des leaders d'opinion comme Adama Ben le cerveau, Clément Dembélé, Mamadou Traoré ou encore Moussa Mara, l'ancien Premier ministre, sont incarcérés au Mali.