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Mali : résultats en demi-teinte pour le dialogue national

Baba Ahmed
23 décembre 2019

Le dialogue national inclusif s’est achevé dimanche à Bamako en présence d'au moins 3.000 délégués. Quatre résolutions ont été formulées face au climat délétère qui règne dans le pays.

Des partisans d'IBK
Des partisans d'IBKImage : DW/K. Gänsler

La clôture du dialogue national inclusif a été présidée ce dimanche 22 décembre par le chef de l'Etat Ibrahim Boubacar Keita en présence de l’ancien président, Amadou Toumani Touré, rentré à Bamako le15 décembre après sept ans d’exil au Sénégal. Le président IBK a déclaré à l’assistance que la boussole du Mali a été décidée par ce dialogue d'une semaine.

Elections législatives

Les participants à ces assises ont tout d'abord recommandé l’organisation d'élections législatives, plusieurs fois reportées cette année, avant le 2 mai 2020, date d’expiration du mandat actuel des députés.

Referendum et accord d’Alger

Le président IBK et Mahamadou Djery Maiga, l’ancien vice-président du Mouvement national de Libération de l'Azawad à Alger en 2015Image : GettyImages/AFP/H. Kouyate

Une autre recommandation touche à l’organisation d’un referendum devant permettre aux Maliens de se prononcer sur un projet de nouvelle Constitution. Les assises ont également suggéré la relecture de certaines dispositions de l’Accord de paix d’Alger signé en 2015 entre les différents groupes armés et les autorités de Bamako qui estiment que le compromis comporte des insuffisances.

Gouvernance

La promotion de la gouvernance politique  et la représentativité des jeunes ont aussi été débattues lors de ce dialogue. Les participants exigent ainsi la construction de routes pour désenclaver le Nord et le Sud du pays.

Négociations avec les djihadistes

Lors des discussions, certains délégués avaient proposé aux autorités maliennes d’engager des discussions avec les principaux leaders djihadistes, comme Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Au final, ce vœu n’a pas été pris en compte.

Boycott

Après la clôture de ce forum, l’ancien Premier ministre malien, Ousmane Issoufi et membre de la commission d’organisation du dialogue national inclusif a dit regretter l’absence des principales formations de l’opposition.

Soumaila Cissé, le chef de file de l'opposition du MaliImage : Getty Images/I. Sanogo

"Nous avons pu tenir ce dialogue en termes de mobilisation, depuis les communes, les cercles, les régions, la diaspora et nous venons de clôturer le niveau national où toutes nos communautés ont été représentées ainsi que tous les partis politiques. Même si nous regrettons beaucoup l’absence de l’opposition de Soumaila Cissé, nous avions souhaité que tout le monde soit là", a-t-il déclaré.

Le représentant des jeunes à ce forum espère tout de même que l’opposition s’impliquera notamment dans l’application des recommandations de la rencontre.

Selon Sidaly Ould Bagna "l’opposition, n’a pas répondu à l’appel, mais je suis sûr et certains qu’ils sont de cœur et d’esprit avec nous dans les débats, dans la salle et dans la pratique".

Satisfaction

La coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion, qui a pris part à ce dialogue s’est dite satisfaite. Cependant, elle reste préoccupée par le fait que ce forum n’a pas pu trancher la question de la réorganisation  du territoire national, qui constitue l’un des problèmes majeurs du pays.

Une délégation du Mouvement pour la libération de l'Azawad lors de l'ouverture des travaux du dialogue inter-malien d’Alger en 2014Image : Getty Images/F. Batiche

Pour Moussa Ag Attaher, porte-parole de la CMA, "passer sur la question du découpage territorial sans l’avoir traitée demeure une préoccupation. Nous sommes néanmoins rassurés par le fait que les résolutions disent clairement les reformes administrative, y compris que la réorganisation administrative et territoriale va commencer mi-2020."