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Référendum au Mali : les civils sont appelés aux urnes

Mahamadou Kane
14 juin 2023

Dernière ligne droite avant la tenue du référendum constitutionnel de ce dimanche 18 juin. Un scrutin en forme de test avant le scrutin présidentiel de l’année prochaine.

Image : Imago/Le Pictorium/N. Remene

Dimanche (11.06.23), ce sont les militaires qui ont été les premiers à voter. Tout semble s’être bien déroulé, sauf dans la région de Kidal, où le scrutin n’a pas eu lieu. Un échec dans cette ville du Nord qui sonne comme un avertissement adressé par les anciens rebelles touaregs.

Le rôle des observateurs

La Coalition pour l’observation citoyenne des élections, la Cocem, a déployé, lors du vote par anticipation des militaires, 18 observateurs dans le district de Bamako, ainsi que dans les principales régions du pays : à Kayes, Sikasso, Mopti, Gao ou encore Kidal. 

Mais dans la ville des anciens rebelles, les éléments de l’armée reconstituée n’ont pas pu voter.  

"Quand un de nos observateurs s’est rendu au niveau du camp, on lui a fait savoir que l’opération ne s’y tenait pas. C’est après vérification que nous nous sommes rendu compte que le vote ne s’est pas tenu à Kidal. A la suite de cela, nous avons fait d’autres constats d’ordre pratique également : le non affichage des listes électorales au niveau des bureaux de vote observés et l’absence des listes d’émargement pré-imprimées. Ce qui constitue une atteinte grave à la bonne tenue du scrutin car c’est cette fiche permet de savoir si le nom de l’électeur figure dans le bureau de vote et de vérifier également si l’électeur s’y trouve. Au-delà de cela, la Cocem a déploré l’expulsion de ses membres au niveau des régions de Gao et de Tombouctou", explique Salia Kariba Traoré, membre de la Cocem. D’autres problèmes ont eu aussi lieu à Gao et Tombouctou.

Colonel Assimi Goita, président de la trasition a appelé à voter OUIImage : Annie Risemberg/AFP

La mission d’observation électorale invite les autorités de transition à engager des discussions avec les mouvements signataires de l’accord d’Alger de 2015, en vue du scrutin du 18 juin dans la région de Kidal. 

Un signal fort...

Aly Tounkara, directeur exécutif du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel, estime que la non tenue du vote par anticipation des militaires à Kidal est un signal envoyé au pouvoir central à Bamako.

"La non effectivité du processus référendaire par les éléments des forces de défense et de sécurité présents à Kidal dans le cadre de l’armée reconstituée est un témoignage éloquent que cette partie du territoire échapperait au contrôle de l’Etat central du Mali. Mais dans le même temps, ça soulève aussi l’effectivité de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. C’est aussi un signal pour ces ex-rebelles à l’endroit des autorités maliennes que les velléités indépendantistes sont toujours d’actualité", a déclaré à DW, l'expert malien en sécurité.

La Cocem et les autres missions d’observation électorale ont, à l’issue du vote par anticipation des militaires, demandé aux autorités de la transition le respect des dispositions électorales, notamment l’article 39 portant sur l’observation électorale.